Quand je serai grand…
COMMENTAIRE. Policier, homme fort, acteur, professeur, psychologue… Voici différents métiers de mes rêves lorsque j’étais petit. Avez-vous remarqué? Journaliste n’est pas dans la liste!
En fait, savoir ce que l’on veut faire dans la vie est comme faire son lit tous les matins: on met de la pression sur les enfants, mais à l’âge adulte, on se questionne encore sur la pertinence…
Une collègue estimée m’a dit récemment: « Un travail, ce n’est pas une mission, c’est une job. » C’est vrai. À l’inverse, se sentir lié au destin de son employeur peut donner une raison de plus de se lever le matin. Bref, il faut savoir s’impliquer sans trop s’investir, au cas où l’engagement serait trop impliquant… Euh… Je viens de me mêler moi-même. Pas étonnant que regarder vers l’avenir soit aussi perturbant pour les jeunes que de mettre des gants l’hiver.
Bon point pour nos gentils milléniaux, les écoles semblent offrir beaucoup plus de programmes que « dans le temps ». Donc, dans certains cas, orienter ses intérêts pourrait se révéler un brin moins compliqué que jadis. Je me demande tout de même si ce n’est pas un peu comme se battre contre un tigre avec un canif. C’est-à-dire, c’est sûr que ça aide, mais jusqu’à quel point?
Aussi, il y a ce que j’appellerais les passions contradictoires. Personnellement, j’adore être entouré, mais j’aime aussi avoir la cr** de paix. J’aime quand ça bouge, mais je n’ai rien contre un bon « pognage de beigne » de temps à autre. J’aime la sécurité de la routine, mais j’en déteste la facilité. On fait quoi avec ça? Je sais, on devient journaliste! (Je vous rassure, mon parcours n’a pas commencé comme ça.)
Et puis après?
Si l’école ne suffit pas, qu’est-ce qui reste? Bien que ce soit aussi évident que la peur des jeunes pour les mitaines (l’enseignement passe par la répétition), je vous le donne en mille, les expériences! Prenons notre jeune Andy Lehoux de Sainte-Marie qui a lancé son premier roman récemment, ou encore Mathis Langlais de Saint-Henri qui a ouvert son commerce de Lego. À 12 ans, ils sont de rares exceptions, mais nul besoin de déplacer des montagnes pour trouver son chemin. (C’est joli ça, je me suis presque ému.) Si vous préférez, comme le dit l’expression: un éléphant, ça se mange une bouchée à la fois! Par exemple, suivre un cours, visiter, lire ou poser des questions à des professionnels sont toutes des façons d’évaluer les possibilités.
Sinon, les jeunes gens pourront toujours trouver du boulot strictement alimentaire et s’accomplir autrement: la famille, les voyages, le bénévolat, etc. Plus d’une route mène au bonheur, et je n’ai nul doute qu’ils seront tous et toutes en mesure de se forger un avenir qui leur ira comme un gant… d’hiver.