Près de 1 000 travailleurs étrangers temporaires en un an

IMMIGRATION. La Beauce a accueilli 921 travailleurs étrangers temporaires (TET) au cours des 12 derniers mois, selon un sondage réalisé auprès des entreprises de la région.

Celui-ci a été réalisé par Beauce-Centre économique, le Conseil économique de Beauce et Développement économique Nouvelle-Beauce afin d’obtenir un portrait actuel de l’immigration dans la région. Il s’agit de la deuxième année qu’il est réalisé. Un total de 211 entreprises ont répondu, dont 124 ont recruté à l’international.

Ces 921 TET représentent une augmentation de 15 % par rapport aux estimations de l’an dernier, alors les entreprises ayant répondu prévoyaient accueillir 797 TET. On observe cependant une hausse seulement dans la MRC Beauce-Sartigan (+143), tandis que les arrivées de travailleurs étrangers dans les MRC Beauce-Centre (-2) et La Nouvelle-Beauce (-17) ont été à la baisse par rapport aux prévisions.

Ces nouveaux travailleurs portent le total à 1695 TET dans les 124 entreprises ayant recruté à l’international. Un peu plus de 1000 d’entre eux occupent un emploi dans la MRC Beauce-Sartigan.

Si les missions de recrutement visaient beaucoup les pays de l’Amérique du Sud, les trois organismes économiques observent un changement en faveur des pays de l’Afrique.

Plus de 60 % des entreprises ayant répondu au sondage sont issues du secteur manufacturier et 74 % comptent moins de 100 employés. Elles cherchent principalement à pourvoir des postes de journaliers/manœuvres, opérateurs, soudeurs/assembleurs, ainsi que mécaniciens et électromécaniciens.

Prévisions

Le sondage révèle également qu’une centaine d’entreprises prévoit embaucher à l’international au cours des 18 prochains mois. La Beauce pourrait donc accueillir 935 travailleurs étrangers temporaires de plus au cours de cette période, soit 436 d’ici la fin de l’année 2023 et 499 en 2024. En comparant ces chiffres à ceux du sondage réalisé en 2022, on constate une baisse de 327 embauches internationales en 2023, mais une hausse de 44 en 2024.

L’écart le plus marquant se situe en Nouvelle-Beauce avec une diminution de 217 travailleurs immigrants de moins que prévu. Les efforts d’automatisation et de robotisation, mais aussi la fermeture d’Olymel peuvent expliquer la situation. « C’était un très gros employeur au niveau du recrutement à l’international. […] D’un autre côté, certaines entreprises qui devaient embaucher à l’international ont plutôt engagé une cinquantaine de travailleurs d’Olymel », donne en exemple Marlène Bisson de Développement économique Nouvelle-Beauce.

Précisons que le sondage ne tenait pas compte des travailleurs agricoles, des demandeurs d’asile et des réfugiés. « Pensons notamment aux Ukrainiens », indique la directrice générale du Conseil économique de Beauce, Hélène Latulippe. « C’est de la main-d’œuvre disponible qui vient peut-être compenser les embauches internationales. Cela peut être l’un des facteurs qui expliquent la prudence des entreprises. »

Les trois organismes économiques notent qu’il ne faut pas négliger le fait que les travailleurs immigrants vont se prévaloir des assouplissements gouvernementaux reliés à l’obtention d’un permis de travail ouvert pour les membres de leur famille. « La Beauce doit donc se préparer à accueillir un nombre plus important de nouveaux immigrants et poursuivre les discussions sur la problématique du logement », écrivent-ils.

Logements

La disponibilité de logements est l’un des enjeux les plus marqués, étant la deuxième réponse la plus commune que les entreprises devaient nommer les principaux enjeux. Cette réponse est devancée d’un seul point par la langue (73 vs 72). Suivent ensuite le transport à 64 et le logement adéquat et abordable à 37.

Plus de huit entreprises sur dix ont dit avoir trouvé le logement pour leurs travailleurs étrangers temporaires et 40 % d’entre elles ont indiqué être propriétaires du logement. Cela pourrait expliquer le fait que plus des deux tiers des TET demeurent dans la même MRC que l’entreprise pour laquelle ils travaillent.

La Nouvelle-Beauce se distingue du fait que 23 % des TET y travaillant habitent en dehors de la Beauce comparativement à 8 % en Beauce-Sartigan et 4 % dans Beauce-Centre. Sa proximité avec Lévis et Québec pourrait expliquer la situation.

Étudiants internationaux

Le Cégep Beauce-Appalaches et le Centre de services scolaire de la Beauce-Etchemin (CSSBE) ont accueilli 88 étudiants au cours des 12 derniers mois, une hausse de 28 comparativement à ce qui était anticipé un an plus tôt. Leur répartition était presque égale entre le collégial (45) et le professionnel (43). Ils provenaient majoritairement de la France, de la Belgique, de Madagascar, de la Tunisie, du Cameroun et de l’île de la Réunion. Les programmes les plus populaires étaient ceux de soudage-montage et de dessin industriel à la formation professionnelle, ainsi que ceux d’éducation spécialisée, éducation à l’enfance, informatique et soins infirmiers au collégial.

La tendance reste à la hausse pour l’année scolaire 2023-24, puisque 95 étudiants sont inscrits, dont 65 au Cégep. Les établissements scolaires prévoient également que 75 étudiants internationaux s’inscriront pour l’année 2024-25.

Cette démarche permet aux MRC de pouvoir agir plutôt que de cela réagir selon le préfet de la MRC La Nouvelle-Beauce, Gaétan Vachon. « Cela nous donne une photo de nos besoins à venir, que ce soit au niveau des logements, de l’éducation et des places en garderie. Cela va nous permettre une meilleure gestion », conclut-il.