Premières journées de grève des professionnelles en soins

À l’instar de leurs autres collègues au Québec, les membres du Syndicat des professionnelles en soins de Chaudière-Appalaches (SPSCA – FIQ) ont lancé leur mouvement de grève le mercredi 8 novembre. Celui-ci regroupe des infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques.

Les manifestations se déroulent aujourd’hui et demain devant les quatre hôpitaux de la région (Saint-Georges, Thetford, Lévis, Montmagny), ainsi que tous les CLSC et CHSLD en Chaudière-Appalaches. La convention collective des 80 000 membres de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), dont 3 700 syndiqués en Chaudière-Appalaches, est échue depuis le 31 mars 2023.

Les négociations achoppent sur les salaires, mais également au niveau du ratio patient-employé et la surcharge de travail (temps supplémentaire obligatoire). 

« Nous demandons 14 % d’augmentation salariale sur trois ans, dont 6 % la première année. L’offre du gouvernement (14,8 % sur cinq ans) est nettement insuffisante. Depuis le rejet unanime de cette offre le 2 novembre, les négociations sont au point mort », déplore Carole Mercier, présidente de la SPSCA-FIQ. 

Infirmière clinicienne à l’Hôtel-Dieu de Lévis, elle travaille en santé depuis une vingtaine d’années. « Durant la pandémie, nous étions les anges du système de santé. Maintenant, nous sommes devenus des démons aux yeux du gouvernement », mentionne-t-elle.  

Soutien populaire 

Première grève du mouvement depuis près de 25 ans, celle-ci se poursuivra les 23 et 24 novembre si les syndiqués n’observent aucune avancée significative à la table des négociations. Les services essentiels seront maintenus, avec la possibilité de ralentissement des soins sur certaines unités. 

Rappelons que le mardi 7 novembre, Éric Girard, ministre des Finances, avait présenté sa mise à jour économique démontrant un cadre serré en dépenses. 

« Il ne laissait aucune marge de manœuvre pour améliorer les offres salariales. Nous manifestons dans le respect avec l’appui de la population. Plusieurs passants nous saluent et klaxonnent. Les patients reçoivent des bons soins. Le problème se trouve dans la structure du réseau », dit Mme Mercier.