Recycler est avantageux pour les contribuables. En récupérant plus, la taxe imputable aux ordures ménagères peut d’ailleurs avoir un effet positif sur leur portefeuille.
En 2020, la MRC Robert-Cliche devra atteindre des cibles en matière de disposition des déchets. «On doit aller plus loin et raffiner nos services existants. Nous n’avons pas le choix; nous devons répondre à une commande ministérielle », indique le préfet de la MRC, Luc Provençal.
À cet effet, un plan de gestion des matières résiduelles doit être adopté pour les années 2016 à 2020. Mardi soir dernier, à Saint-Joseph, une assemblée publique de consultation a eu lieu afin de présenter les grandes lignes du projet.
En 2013, selon les dernières données disponibles, la proportion de matières déposées dans le bac bleu s’élevait à 47 %. L’objectif, pour 2020, sera de 70 %. Selon François Roberge, coordonnateur des matières résiduelles à la MRC; « Ça sera probablement similaire en 2015. Depuis quelques années, on assiste à un plafonnement autant ici qu’ailleurs.»
Bien du travail à abattre
Pour faire ce grand bond, il faut cibler des actions précises. Premier constat : les ICI (industries, commerces et institutions) ne font pas assez d’efforts en général. Guy Lessard, membre de la Commission du futur plan de gestion, affirme : «Il est surprenant de constater ce que ce groupe envoie au site d’enfouissement.»
Autre point : tous les résidus encombrants (appareils ménagers, divans ou autres gros objets) prennent directement le chemin du lieu d’enfouissement à Frampton alors qu’on pourrait recycler des éléments de ces rebuts. Aussi, l’éco-centre de Beauceville où on envoie les débris de construction n’est pas assez performant. On ne possède pas un portrait exact des matériaux qui y sont déposés et de leur possible remise en valeur.
Parler argent d’abord
Serge Vachon, contribuable de Ville Saint-Joseph, dit : «Même si j’utilise mon bac bleu, je ne vois pas ma taxe d’ordures ménagères baisser. C’est où l’avantage?»
En fait, explique-t-on, les redevances accordées par le gouvernement du Québec en fonction du taux de matière recyclée font en sorte que la facture est pratiquement absorbée à 100 %. Les 32 $ que coûte ce service pour chaque porte revient à moins de 1 $ une fois l’argent remis.
Pour ce qui est de l’enfouissement, la facture s’élève à 194 $ par porte. Réduire le volume de déchets au site est ce qui fera la meilleure différence en matière de prix à payer, indique le président de la Commission, Claude Dubois.
Le plan prévoit en outre l’Implantation du bac brun, une mesure envisagée pour 2019. Les matières putrescibles, à part les feuilles mortes et les arbres de Noël, représentent 40 % des matières qui sont enfouies.
«Plus les performances de municipalités seront bonnes, plus les redevances seront intéressantes», soutient M. Dubois. Et pour le conseiller municipal Michel Doyon de Ville Saint-Joseph, c’est l’équation qu’il faut présenter à la population. «Il faut d’abord dire ce qui est bon pour le portefeuille de chacun.»