Opération Obtus: les écoles poussent un soupir de soulagement

«10 000 pilules de moins en circulation, c’est tant mieux. Un mouvement comme celui de l’Opération Obtus fait que dans nos écoles, on ne sent pas seuls à lutter contre la toxicomanie. On ne peut qu’applaudir ce geste », témoigne la directrice générale de la Polyvalente Benoît-Vachon de Sainte-Marie de Beauce, Marie-Josée Fecteau.

:Les perquisitions effectuées mercredi par le Service des enquêtes sur les crimes majeurs de la Sûreté du Québec ne viennent pas régler tous les problèmes de drogue dans les écoles.

Cependant, elles créent ni plus ni moins un renforcement à la prévention et à la sensibilisation du phénomène dans les milieux scolaires.

Un suicide conduit à un programme pour les jeunes

Responsable du programme de lutte à la toxicomanie pour l’ensemble de la Commission scolaire de la Beauce-Etchemin, Pierrette Leblanc s’occupe de ce volet depuis 26 ans. Tout avait commencé en 1990 avec un projet pilote à l’École secondaire Veilleux de Saint-Joseph-de-Beauce.

Un jeune de la place, aux prises avec des problèmes de drogue, s’était présenté, un soir, dans un bar local, un fusil camouflé sous son manteau. Devant les clients, il s’était suicidé.

Le geste avait incité un groupe à créer un organisme voué à éloigner la drogue des jeunes. Il se faisait bien quelque chose dans les écoles, se rappelle Mme Leblanc, mais le tout était plus ou moins structuré. Un an après l’expérience pilote, la Commission scolaire élargissait le programme à l’ensemble de son territoire si bien que des intervenants, on en retrouve maintenant dans l’ensemble des écoles secondaires.

5% consomment

Au fil de ces 26 années, constate Mme Leblanc, on ne peut pas dire que la consommation de drogue a vraiment augmenté dans les écoles. Elle ne touche au maximum 5 % de la clientèle. Or, le phénomène s’est déplacé. Auparavant, il y avait davantage de cannabis qui circulait; après sont arrivées les drogues de synthèse.

Et ces drogues font bien plus de ravages, ajoute Marie-Josée Fecteau. «On voit des effets physiques : changement de la qualité de la peau, problèmes de dentition, perte de poids, démotivation et cela ne compte pas les affections cérébrales. »

La lutte à la toxicomanie dans les écoles, soutient Mme Leblanc, est avant tout axée sur la prévention. Cette année, par exemple, on a dispensé un minimum de trois ateliers par degré scolaire du secondaire. Une fois, on a aussi rencontré les élèves du primaire.

Éviter le panneau

La consommation de la drogue peut être liée à un essai, mais il ne faut pas que les étudiants tombent dans le panneau. Dans d’autres cas, elle peut être la conséquence d’un trouble affectif ou de différents problèmes.

C’est pourquoi on insiste beaucoup sur les outils à donner aux jeunes : l’estime de soi ou la gestion des émotions. La drogue ne doit pas devenir une soupape; il faut que la résolution des problèmes passe par un meilleur contrôle psychologique, laisse entendre Mme Leblanc.

Les écoles travaillent non seulement avec les étudiants; elles ont un policier rattaché à leur institution et bien sûr, elles interviennent auprès des familles et des services spécialisés lorsque cela est requis.