Nouveau métier : coureur d’érable volant

Un tronc d’arbre, un autre et un autre, une neige dense qui risque de s’enfoncer à tous moments: c’est le quotidien d’Alexandre Baillargeon et de son équipe volante.

«En Chaudière-Appalaches, les plus petits joueurs n’ont pas toujours le temps. Nous, on est vraiment là pour les suppléer», explique-t-il. Son équipe et lui parcourent des dizaines de kilomètres en voiture pour se rendre d’une érablière à une autre. Ils vont là où le besoin se fait sentir.

Alexandre Baillargeon apporte peut-être la solution au manque de main-d’œuvre acéricole qualifiée. Après l’obtention de son diplôme d’études professionnelles en acériculture, il a décidé de créer son propre service aux acériculteurs pour gagner en flexibilité et répondre aux besoins divers.

 «Les plus gros joueurs, ceux possédant plus de 25 000 entailles, gardent un employé à longueur d’année, mais ce sont les érablières de taille moyenne, 10 000 à 25 000 entailles, qui ont de la difficulté à trouver des employés», explique Marcel Larochelle, président du syndicat acéricole de Beauce.

Pour le président, le problème de main-d’œuvre est inhérent à son activité saisonnière, mais les réponses à ce problème qui survient année après année ne sont pas nombreuses. Certains producteurs de sirop d’érable étalent la période d’entaillage. Ils s’assurent de faire le travail parfois dès le mois de décembre. Du côté des travailleurs certains alternent entre deux emplois saisonniers. «J’en connais qui l’été s’occupent avec des contrats de débroussaillages d’Hydro-Québec», prend comme exemple Marcel Larochelle.

Alexandre Baillargeon réussit autrement. Il complète son année en diversifiant les types de service. Présentement, trois employés à temps plein et un autre à temps partiel se sont regroupés au sein de son équipe volante. Durant le «rush» d’entaillage, son équipe travaille chez les gros à moyens producteurs. Hors-saison, ils parcourent les plus petites érablières et l’été, son équipe s’occupe de l’aménagement d’érablières et d’autres travaux connexes.

Avantages

Le travail discret des entailleurs a une très grande importance en acériculture. Cette délicate opération nécessite un certain savoir-faire. «Les techniques ont beaucoup évolué depuis les dernières années. Je crois que les acériculteurs en sortent gagnants lorsqu’on travaille avec eux. Ils ont un meilleur rendement et peuvent s’assurer d’un travail bien fait», est convaincu Alexandre Baillargeon.

Il avoue tout de même que les nouveaux quotas émis par la Fédération des producteurs acéricoles du Québec ont aidé au démarrage de son entreprise. Ces contingents devront être en production au plus tard au printemps 2018. Ce qui tend à accentuer la demande pour la mise en place de nouvelles installations et tubulures.