Nouveau maire de Saint-Frédéric: prochain Richard Lehoux?

Portrait d’un défenseur des régions

MUNICIPAL. Élu par acclamation aux élections municipales de 2017, le nouveau maire de Saint-Frédéric, Martin Nadeau, a pris ses fonctions, les bras chargés d’une brassée d’embûches, mais le cœur animé telles les braises d’un poêle à bois.

L’homme de 47 ans ne mâche pas ses mots lorsqu’il est question des petites communautés telle que la sienne qui, au dernier recensement, comprenait 1044 habitants. Il s’affiche comme un fervent défenseur des régions et du monde rural.

«Il n’y a pas de gens aussi seuls que dans une grande ville»,
Martin Nadeau.

S’exprimant d’une voix assurée et ferme, Martin Nadeau souhaite renverser l’idée que tout village est voué à la dévitalisation «Ce n’est pas une fatalité», dit-il. Il a racheté la maison de ses grands-parents en 2005, après avoir habité une partie de sa vie à Québec. «En une semaine, les nouveaux résidents connaissent leurs voisins. Tous ceux qui viennent habiter ici sont épatés par l’ambiance chaleureuse», décrit-il.

Défis importants

L’école primaire, le parc industriel et le réseau d’eau potable arrivent tous à un niveau de saturation élevé. La croissance qu’a connue Saint-Frédéric au cours des dernières années est leur «beau problème». Entre 2007 et 2017, l’école primaire est passée de 68 à 150 élèves. Cette tendance ne risque pas de s’inverser avec l’ajout de 70 employés dans la nouvelle usine de Safari Condo, en cours de construction.
«On fait face à un déficit de main-d’œuvre. Les gens viennent à Saint-Frédéric pour travailler, mais notre développement est limité par nos infrastructures actuelles», affirme M. le maire.

Mésadaptation au contexte rural

Le développement est limité par les normes des différents ministères est convaincu Martin Nadeau. «Elles sont imposées partout pareil qu’on soit à Montréal ou dans les villages. Préparer un devis c’est les mêmes heures au même prix. Il arrive que ça coûte plus cher d’ingénierie que de tuyaux», dit le maire.
Le développement des quatre prochaines années se fera, «dans le respect des moyens de nos ambitions» pour M. Nadeau, ce qui signifie de ne pas augmenter la charge fiscale des résidents. Un comité de développement sera mis sur pied pour répondre à la problématique.

Importantes embûches

Les orientations gouvernementales en aménagement du territoire (OGAT), déposées cet été, vont limiter les possibilités pour des municipalités comme Saint-Frédéric de se développer. L’OGAT met de l’avant les «pôles urbains». Cette politique se traduira par une préférence de Québec pour la construction dans des villes comme Sainte-Marie ou Saint-Joseph-de-Beauce. «Ils n’ont rien compris. Ils vivent dans une tour sur le plateau. Il faut qu’ils aient du culot pour présenter ça», tempête Martin Nadeau.

Un parcours engagé

Martin Nadeau a eu une longue carrière en éducation à titre de professeur de français et de directeur d’école à la Commission scolaire de la Beauce-Etchemin (CSBE). «J’ai trouvé gratifiant de travailler pour les jeunes de chez nous», comment-il.

Détenteur d’une maîtrise en administration publique, ancien actionnaire de l’École de pilotage Grondair, le maire de Saint-Frédéric a été de tous les engagements, même au sein des cadets de Saint-Joseph-de-Beauce et à la Chambre de Commerce de la municipalité.