Les paramédics en grève le 15 février

Au cours des prochaines semaines, des moyens de mobilisation et de visibilité seront déployés par les paramédics desservant les territoires de la Beauce, de Bellechasse, des Etchemins et de la région de Lac-Mégantic (TASBI). Notamment, ce mercredi 1er février, chacun d’eux recevra un avis informant que le 15 février, ils seront officiellement en grève.

Rappelons que le 21 décembre a été remodelé le contrat de services dans le secteur des services préhospitaliers d’urgence. Ce contrat entrera en vigueur le 1er avril prochain pour une durée de trois ans. Or, selon Pascal Jacques, président de TASBI, les associations patronales ont confirmé que ce contrat représente un manque à gagner et qu’il n’offre aucune latitude pour répondre à l’ensemble de leurs demandes afin d’assurer un service de qualité pour la population.

« Bien que nous comprenions très bien le contexte difficile dans le lequel nos entreprises évoluent, nous sommes dans l’obligation d’enclencher des démarches légales pour se faire voir et entendre. Nous n’accepterons pas de faire les frais de la réforme Barrette, imposée unilatéralement en sacrifiant nos conditions de travail difficilement acquises au fil des années. Bref, le tribunal administratif du travail sera sollicité dans les prochains jours pour coffrer les services essentiels à maintenir. Une première depuis plus de 25 ans et du jamais vu pour la région de Chaudière-Appalaches et l’Estrie », a-t-il affirmé. Il faut savoir que les paramédics de TASBI sont sans contrat de travail depuis le 31 mars 2015.

De plus, l’association patronale, la Corporation des services d’ambulance du Québec (CSAQ) représentant plus de 90 % des entreprises au Québec, a déposé le 26 janvier dernier une poursuite en cour supérieure contre le ministre de la Santé et le président du Conseil du trésor pour le non-respect des contrats à budget en vigueur et une coupure financière de l’ordre de 121 millions $ sur trois ans.

« Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, tourne le dos au réseau préhospitalier du Québec. Il refuse systématiquement de négocier avec nous pour dénouer l’impasse. Pour les petites organisations comme la nôtre, il est difficile de se faire entendre, mais pourtant, nous avons un rôle primordial. C’est un manque de respect envers les paramédics. On en est au point où on doit se battre pour conserver nos acquis », a-t-il dénoncé.

Les services à la population ne seront pas affectés

La grève, qui ne prendra fin que lors d’un règlement complet du dossier, ne touche que le volet administratif du travail des paramédics. Les personnes en détresse recevront encore et toujours l’aide dont ils ont besoin. « Le dossier traîne depuis deux ans et on n’avait pas le choix de mettre de la pression, mais on n’a pas l’intention de diminuer les services à la population. On voulait simplement trouver un moyen de mettre du sable dans l’engrenage. Le ministre [Gaétan Barrette] va devoir changer son fusil d’épaule », a commenté Pascal Jacques, en spécifiant que tout l’aspect normatif (vacances, congés fériés…) du contrat de travail a déjà été discuté. Il ne manque plus que l’aspect monétaire à clarifier. « Nous n’en avons pas pour trois mois de discussions… La balle est dans son camp! »