Les employeurs lorgnent de plus en plus vers l’immigration

EMPLOI.  > On le sait, la région de La Nouvelle-Beauce est en manque criant de travailleurs pour combler tous les emplois disponibles. Plus de 70 personnes se sont donc réunies à la Cabane à Pierre de Frampton, le mercredi 17 octobre, pour s’informer au sujet de l’immigration.

Les gens d’affaires ont répondu à l’invitation de la Chambre de commerce et d’industrie Nouvelle-Beauce (CCINB) pour venir entendre les commentaires de trois entrepreneurs qui ont embauché des étrangers.

Enza Buffolino, du restaurant Giovannina, a illustré la difficulté de trouver des employés en restauration. «Il y a un an, un an et demi, nous nous sommes même demandées, ma sœur et moi, si nous devions fermer le restaurant». Heureusement, avec l’aide d’une firme de recrutement, elle a trouvé deux employées en France et compte en engager deux autres à moyen terme.

Du côté d’Isabelle Blanchette, de Structures RBR et des Toitures Fecteau, ainsi que Louisette Lavoie, de Béton Bolduc, leurs employeurs se sont aussi tournés vers les Français, puisqu’il existe un programme France-Québec qui accélère les demandes. Et aussi vers les pays de l’Amérique latine (Mexique, Costa Rica, etc.) et de l’Amérique du Sud (Brésil, Colombie, etc.). Elles aussi ont fait affaire avec des firmes spécialisées.

Paperasse, accueil et intégration

Les trois ont convenu que le processus de recrutement est long et nécessite une orgie de documents de toutes sortes, d’où l’importance, selon elle, de laisser le soin à des experts en la matière de s’occuper de tout l’aspect menant à la présentation de candidats. «Et dans le cas où, comme nous, nous avons deux entreprises, il faut tout faire en double», précise Isabelle Blanchette. Il faut attendre environ neuf mois pour réaliser tout le processus.

L’accueil n’est pas non plus une mince affaire. Chez Béton Bolduc, par exemple, on paie les deux premiers mois de loyer et une première épicerie. On fournit également un vélo pour que les nouveaux arrivants puissent se rendre au boulot, au moins pendant l’été.

Même son de cloche du côté d’Isabelle Blanchette qui ajoute que, parfois, les employés déjà en place se demandent pourquoi les nouveaux ont des avantages qu’ils n’ont pas. «Il faut savoir que dans le cas des employés temporaires, nous sommes responsables de leur fournir un logis».

Heureusement, on indique que ces employés savent ce que représente le mot «engagement» puisqu’ils s’impliquent activement dans l’entreprise et sont prêt à travailler sept jours semaines. «Nous devons parfois leur dire de se reposer», dit Louisette Lavoie.

S’il ne fait pas l’affaire, il est possible de congédier un employé temporaire mais l’entreprise doit payer le billet d’avion pour le retourner dans son pays.

En tout et partout, pour montrer comment le besoin est urgent, une entreprise peut payer de 4000 à 5000$ par employé pour embaucher à l’étranger.