Les cuisinières font du tapage à la Villa du Moulin
SOCIÉTÉ. Depuis environ deux semaines, le quotidien des résidents de la Villa du Moulin de Saint-Joseph a pour le moins été perturbé. Les cuisinières électriques que comptent certains logements se sont retrouvées au cœur de la controverse.
Dans cette affaire, il faut dire que le compte de taxes municipales que le propriétaire de l’édifice, Clément Baillargeon, a reçu à la fin de février a fait sauter le couvercle de la marmite. Les taxes de la Villa du Moulin sont passées de 50 600 $ à 78 600 $, ce qui représente une augmentation de plus de 55 %.
Deux éléments ont contribué à cette hausse. D’abord, un nouveau rôle d’évaluation est entré en vigueur à Saint-Joseph. La valeur du bâtiment est ainsi passée de 2,9 M$ à 3,5 M$.
Or, c’est la taxation des unités d’habitation identifiées à titre de logements qui a créé une forme de panique. Car selon la Loi qui régit les logements, chaque appartement muni d’une cuisinière, en l’occurrence d’une prise de 220 volts, est taxable à hauteur de 450 $. En enlevant ces commodités, on obtient un autre statut : celui de chambre. La tarification n’est pas la même.
Un coût à payer
À la Villa du Moulin, le ton a commencé à monter quand des locataires ont appris que dorénavant ils ne pourraient plus conserver leur cuisinière ou sinon ils devraient en payer le prix, soit 450 $ par année. Or, les baux pour l’année 2015-2016 ont été renouvelés et en ce sens, les résidents concernés n’ont pas à débourser de surplus.
Une personne qui réside dans l’immeuble considère, à ce titre, que les gens ont été victimes d’intimidation et qu’on a essayé de les convaincre d’adopter une plaque chauffante, par exemple, ce qui ne nécessite pas de courant 220. Elle ajoute que le propriétaire l’a enjoint d’appeler au Centre d’assistance aux plaintes à qui les faits avaient été rapportés pour lui dire qu’en bout de ligne, tout allait bien.
Pour sa part, Clément Baillargeon dit qu’il veut protéger ses résidents et qu’ainsi, il s’oppose à l’augmentation de ses taxes pour ne pas hausser les loyers. Selon lui, il a été mal compris et la situation a été envenimée par des personnes mécontentes.
Vers une solution
La semaine dernière, une rencontre s’est tenue aux bureaux de Ville Saint-Joseph. Le maire Michel Cliche et le directeur général Alain Landry disent que l’objectif est de trouver une solution. Il y a 54 unités sur plus de 80 qui ont le statut de logement.
Certes, précise M. Landry, la propriété a bénéficié d’un rabais pendant un certain nombre d’années, mais comme il apparaît que l’usage des cuisinières ne serait qu’occasionnel dans la plupart des cas du moins, on est à étudier comment pourrait s’établir la tarification afin de trouver une solution équitable.
La Ville a commencé à effectuer des vérifications en ces sens et elle entend présenter une modification à son règlement lors de sa prochaine séance le 11 mai.