Les agriculteurs s’accrochent à la gestion de l’offre
Le gouvernement du Canada travaillant actuellement aux négociations du Partenariat transpacifique (PTP), les producteurs de la Chaudière-Appalaches se sont mobilisés à la Ferme Goulaise de Saint-Bernard afin de souligner l’importance de préserver la gestion de l’offre en agriculture.
Brièvement, la gestion de l’offre a été mise en place au Canada au début des années 70. Par ce mécanisme, les producteurs de lait, de volailles et d’œufs ajustent leur production afin de répondre aux besoins des consommateurs d’ici. Ces productions sont principalement destinées au marché intérieur, non à l’exportation. La gestion de l’offre assure ainsi aux consommateurs un produit de qualité, stabilise le revenu des producteurs, permet une meilleure répartition du dollar du consommateur entre les différents maillons de la chaîne, évite le transport d’aliments sur des milliers de kilomètres, et épargne environ 35 G$ par année en subventions au gouvernement canadien. (Source: www.go5quebec.ca)
« Les élus conservateurs ont promis de maintenir la gestion de l’offre dans le cadre des négociations du PTP. Cependant, ils nous avaient adressé des promesses semblables dans le cadre du traité de libre-échange avec l’Union européenne il y a quelques mois et ne les ont pas vraiment tenues. Les producteurs de lait ont dû concéder 2 % de leur marché. Dès qu’on laisse entrer du stock, c’est comme un robinet qu’on ouvre et qui ne se ferme plus. Ça crée de l’insécurité dans l’industrie », craint Paul Doyon, président de la Fédération de l’UPA de la Chaudière-Appalaches.
De la Ferme Goulaise, le copropriétaire Jean-Yves Goulet informe que la gestion de l’offre permet de vendre son lait à 85 $ l’hectolitre (100 litres). Sans ce processus, il devrait se résoudre à vendre la même quantité à 55 $. « C’est plus facile de gérer un budget, plus stable, plus logique et plus équitable pour tout le monde. À 55 $, je suis en bas de mon coût de production et je suis incapable de payer les trois salaires », dit-il.
« Porter atteinte à la gestion de l’offre, c’est menacer la rentabilité de milliers d’entreprises qui contribuent grandement au dynamisme d’une région rurale et agricole comme la nôtre », rappelle M. Doyon.
Au cours des prochaines semaines, les producteurs de la région se joindront à une campagne provinciale de sensibilisation à l’importance de maintenir la gestion de l’offre. Tous les détails de cette campagne sont disponibles au www.fortsetunis.ca.