L’électrification s’avère ardue
TRANSPORT. Depuis 2021, la compagnie Autobus Breton et ses filiales ont investi 4 M$ pour le virage vers les autobus électriques.
Une partie de la flotte d’Autobus Breton et de ses filiales est maintenant composée de véhicules électriques achetés au cours des trois dernières années. Cette initiative faisait suite à une loi passée en 2021 par le gouvernement du Québec visant l’électrification du transport scolaire. Pour l’achat des autobus électriques, le gouvernement offrait des subventions sur trois ans d’un total de 375 000 $, le dernier montant étant de 100 000 $ en 2023.
Des bornes de recharges ont déjà été installées aux entrepôts de Transport Sécuritaire, filiale d’Autobus Breton à Saint-Prosper. Ces installations totalisent un investissement de 600 000 $ pour Transport Sécuritaire, dont 75 % étaient remboursés par le gouvernement. Des bornes de recharge ont également été installées aux entrepôts de Saint-Honoré et Saint-Georges. Dans les prochaines années, des installations semblables seront faites aux entrepôts de Saint-Côme et Lac-Mégantic. Les bornes de Saint-Georges seront également renouvelées.
Pierre Breton, propriétaire d’Autobus Breton, indique que le virage vers le transport électrique amènera certains problèmes à long terme, notamment au niveau de l’autonomie des véhicules. « Ça va devenir un défi. Ça ne l’est pas encore, parce qu’en n’ayant pas 100 % de la flotte d’électrifiée, on utilise les autobus électriques sur les circuits où ça fonctionne. Mais éventuellement, ça va prendre plus d’autonomie, parce qu’il y a des circuits beaucoup plus longs », explique M. Breton. En effet, un autobus électrique a une autonomie de 150 km avant de devoir être rechargé, indique Karl Breton, gérant de Transport Sécuritaire. Il ajoute que les autobus au diesel ont la capacité de rouler plus longtemps avant de devoir faire le plein.
Le propriétaire d’Autobus Breton juge également que les subventions offertes par le gouvernement ne suivent pas les coûts réels des autobus électriques, indiquant que le coût des véhicules aurait augmenté de 30 % à 40 % au cours des dernières années. Selon lui, ces prix pourraient occasionner des difficultés pour les entreprises de transport. « L’électrification a un coût », affirme M. Breton, « Le gouvernement devra prendre ses responsabilités. C’est eux qui ont voulu l’électrification », conclut-il.