Le parc éolien Mont Sainte-Marguerite est complété
ÉNERGIE. La mise en service en Chaudière-Appalaches des 46 éoliennes d’une production de 147,2 MW a eu lieu au début du mois de mars 2018, trois mois après la date stipulée au contrat avec Hydro-Québec.
C’est ce que nous informe le directeur de construction William Shemie de Pattern Energy Group. C’est donc depuis cette période que l’électricité produite par ces géantes de 3,2 mégawatts est transmise au réseau d’Hydro-Québec, par la nouvelle sous-station de Tring-Jonction.
À lui seul, le montage des énormes machines s’est terminé en décembre 2017, environ à la date finale du contrat le 1er décembre. Il ne restait alors qu’aux ingénieurs à procéder aux tests électriques avant la mise en service commerciale.
Même si le projet accuse un retard, l’entreprise enregistrée à la bourse de Toronto (TSE:PEGI) s’estime heureuse du travail accompli, d’autant plus qu’un projet de cette ampleur est typiquement fait en deux ans. «Je pense que ça s’est très bien passé, malgré les retards dans la livraison des éoliennes, dit William Shemie. Les travaux ont été complétés un peu plus d’un an après le début de la construction.»
Une grève: la cause du retard
C’est un élément hors de leur contrôle, soit la grève des ingénieurs du gouvernement du Québec à l’été 2017, qui aurait retardé la délivrance des permis de transport des éoliennes.
Le défi d’une nouvelle technologie
Pour son premier projet au Québec, Pattern considère avoir entretenu de «très bonnes relations» avec Hydro-Québec.
Cependant, comme l’explique William Shemie, ils ont dû surmonter le défi de l’introduction d’un nouveau type d’éolienne au Québec. La mécanique, qui porte le nom de Siemens Gamesa, n’avait jamais été utilisée dans la province.
Même s’il s’agit d’une technologie éprouvée dans d’autres parcs éoliens de Pattern au Canada et aux États-Unis, il restait à le démontrer à la compagnie d’État. «On connaît très bien les machines. Elles sont de qualité et possèdent un très bon rendement», ajoute le directeur de construction.
En attendant d’autres projets au Québec
Pattern est devenu, grâce au projet du Mont Sainte-Marguerite, le premier producteur d’énergie éolienne au Canada avec une capacité totale de 1533 mégawatts (MW). L’entreprise s’est engagée dans la construction de deux autres parcs en Ontario. Le «North Kent Wind» d’une capacité de 100MW a été complété en avril, près de Windsor, et un autre de 300 MW va être construit à 60 kilomètres au sud de Sudbury, le projet «Henvey Inlet Wind».
«On espère développer d’autres projets au Québec, mais on sait que pour le moment Hydro-Québec n’est pas favorable», ajoute M. Shemie.
Restauration finale
La dernière étape du projet du Mont Sainte-Marguerite consiste à remettre en état les routes utilisées pour transporter les éoliennes jusqu’à leur socle de béton. Cette étape nécessitera la révision complète des chemins d’accès. C’est le même constructeur, Boréa, qui se chargera de cette partie.
Compensation toujours en discussion
La Loi sur la qualité de l’environnement requiert, après la destruction d’un milieu humide, la création d’un territoire égal à celui perturbé.
Après la première identification d’un milieu humide à Saint-Frédéric et le refus de la municipalité d’approuver cette compensation choisie par le développeur, Pattern a dû se tourner vers une alternative.
«Comme vous le savez, il y a certains milieux humides qui ont été touchés [par le projet], explique M. Shemie. Nous sommes toujours en discussion avec des propriétaires privés de la région.»
Gagner le public
L’acceptabilité sociale est devenue ces dernières années une composante sine qua non dans des projets comme celui-ci. Au-delà de l’engagement stipulé au contrat d’achat d’Hydro-Québec d’octroyer 50% des parts du projet aux municipalités touchées, dans ce cas-ci Saint-Séverin, Saint-Sylvestre et Sacré-Cœur-de-Jésus, le projet se distingue par une absence manifeste de l’opposition des populations locales.
Les derniers rapports du comité de suivi font état du désagrément habituel d’un chantier de cette ampleur, mais rien n’indique l’existence d’une réelle grogne populaire, contrairement à d’autres chantiers comme celui de Saint-Cyprien-de-Napierville dans la Montérégie.
«Nos équipes de développement ont toujours maintenu de très fortes relations avec le milieu», estime Willam Shemie.
Certains propriétaires terriens de Sain-Pierre-de-Broughton auraient bien aimé voir le parc MSM s’étendre sur leurs terres, mais le recours collectif lancé contre le parc Des Moulins, dans la MRC des Appalaches pourrait avoir inquiété le développeur.
Une inauguration officielle se tiendra cet été, lorsque les températures seront plus clémentes, précise Pattern.
Le parc en chiffres
Les retombées annuelles pour les trois municipalités s’élèvent à 775 000$ annuellement. Le contrat d’électricité de 25 ans fournira l’équivalent de la consommation de 28 000 foyers du Québec. L’investissement représente un montant de 263M$ et a fourni du travail à 350 travailleurs, au plus fort des travaux. Dix employés assureront l’entretien et le bon fonctionnement du parc depuis le bâtiment de service de Saint-Séverin. Les tours ont été fabriquées à Matane par Marmen et les moyeux par FabDelta de New Richmond en Gaspésie.
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