Le Moulin Cliche de Vallée-Jonction sauvé des eaux

Les dommages inhérents aux débordements de la Chaudière deviendront chose du passé pour le Moulin Cliche de Vallée-Jonction. L’entreprise plus que centenaire a été suffisamment surélevée pour l’épargner, dorénavant, des débâcles.

François Cliche, quatrième de sa génération à opérer le moulin, raconte que l’inondation d’avril 2014 a été celle qui lui a dicté d’entreprendre ce vaste chantier. «Nous avions fait 60 heures de travaux préventifs en libérant tout ce qui se trouvait à 30 pouces du plancher, mais le niveau d’eau a atteint trois pieds et demi. » Un six pouces de trop!

Ainsi, des outils, des moteurs et d’autres équipements s’étaient retrouvés imbibés d’eau et de vase. Quant à l’inventaire de bois, une certaine quantité était partie à la dérive et une grande proportion s’était retrouvée en pleine rue sur une étendue de 60 par 70 pieds.

« Pendant trois semaines, je me demandais si je finirais par prendre le dessus. Je me souvenais de l’inondation de 1982 et de mon père, qui 20 ans plus tard, disait qu’on n’avait jamais réussi à passer à travers cette débâcle. »

Déménager ou non?

À la suite ce cette mémorable débâcle, la décision de sortir le moulin de l’eau est devenue incontournable pour François Cliche. Ou bien il faisait lever la bâtisse ou bien il relocalisait l’entreprise. « Je n’ai pas hésité longtemps. Une construction dans le parc industriel, par exemple, c’était quatre fois plus cher. Dans des circonstances semblables, ton choix est déjà fait après une seule gorgée de café.»

Puis, il y avait une autre raison à demeurer au même endroit : c’est là que s’est installée l’entreprise familiale fondée en 1903. Et comme François Cliche est dévoré par la passion du travail du bois, il n’était pas question qu’il se décourage devant l’ampleur du projet.

Bien qu’il ait entrepris toutes les démarches dès l’an dernier, les procédures administratives et le gel survenu tôt en automne ont empêché le chantier de se mettre en branle en 2014. « Tout ce qu’il fallait espérer, c’est que le printemps 2015 ne soit pas trop dévastateur. Finalement, on peut dire que c’était une petite inondation; il y a eu six pieds d’eau dans la cave. »

100 tonnes à lever

C’est la compagnie Yvon Bédard Transport de maisons de Sainte-Marie qui a procédé au levage de la bâtisse. Selon Marc-Yvon Bédard, le poids du moulin incluant tous les équipements se trouvant à l’intérieur  avoisinait les 100 tonnes.

C’est assez lourd, certes, mais la compagnie qui possède plus de 50 ans d’existence a déjà eu des bâtiments encore plus massifs à lever. Yvon Bédard se rappelle, par exemple, que du temps de son père, le poste de police de Sainte-Foy devait représenter un poids d’environ 500 tonnes.

 

 

 

 

Inondation et feu

En 1917, le Moulin Cliche a été victime de la célèbre inondation du 31 juillet. Comme si ce n’était pas suffisant, la bâtisse était complètement rasée par les flammes en septembre.

Un autre incendie

En octobre 1934, le feu ravageait à nouveau la bâtisse et bien qu’on l’ait surélevée lors de sa reconstruction, l’eau avait recouvert le plancher de l’usine en 1936.

À répétition

Depuis le début des années 1980, l’entreprise n’a pas été épargnée. En 1982, l’eau avait atteint la hauteur des fenêtres du moulin. D’autres inondations ont laissé leurs traces en 1987, 1991, 1996, 1998, 2006 et 2014.