Le Chemin de St-Rémi inauguré
MARCHE. > Les trois premiers pèlerins du Chemin de St-Rémi, encouragés par une foule nombreuse, ont pris le départ à St-Adrien tôt le matin du 21 mai dernier pour un long parcours de 820 km qui les mènera après 42 jours à Sainte-Florence, dans la Matapédia.
Le projet du Chemin de St-Rémi a demandé à ses organisateurs quatre longues années de préparation. «Nous avons été mis à rude épreuve par rapport à notre foi», a affirmé Stéphane Pinel, l’un des deux créateurs du projet, qui a lui-même marché à travers le Québec en compagnie de Louise Bourgeois afin de définir le tracé, trouver des lieux d’hébergement et sensibiliser les différents villages à cet apport touristique.
Pour ces deux amoureux de la marche, le moment était chargé d’émotion, il va sans dire. «J’ai l’impression de vivre un accouchement après une grossesse interminable!», a imagé Louise Bourgeois.
D’inconnus à compagnons
Vers neuf heures ce matin-là, sous un magnifique soleil, les trois pèlerins ont amorcé leur parcours, accompagnés de façon symbolique par plusieurs curieux pendant quelques kilomètres, avant d’être laissés seuls avec eux-mêmes. «J’irai moins au bout de ma route qu’au bout de moi-même», disait le poème à méditer de Jean Debruynne que leur a lu, tout émue, Louise Bourgeois peu avant le départ.
Le trio des premiers marcheurs était composé de gens qui ne se connaissaient pas auparavant et ceux-ci ne s’étaient rencontrés que la veille du départ. «C’est un privilège d’être les premiers», a avoué Deborah Nadeau, jeune étudiante en architecture qui, à 23 ans, veut profiter de ce moment pour découvrir les villages qu’elle traversera.
Lise Grenier, qui a fait le Chemin de Compostelle l’an dernier, dit savoir à quoi s’attendre. «Les trois premiers jours, notre corps s’adapte et ensuite, on en profite pleinement!», a-t-elle précisé avec enthousiasme. Enfin, pour Mario Lessard, qui en est à son troisième parcours au Québec, ces chemins sont l’occasion de belles rencontres en plus d’offrir de beaux souvenirs de paysages et de tranquillité.
Tout est planifié
L’ancienne sacristie de l’église de St-Adrien, maintenant louée par l’organisme et rebaptisée Le Pèlerin de St-Adrien, est devenue le lieu de départ des différents parcours offerts selon le calibre des marcheurs. Le matin du départ, plusieurs s’y étaient déplacés pour vivre ce moment important. Le maire du village, Pierre Therrien, était présent pour féliciter les organisateurs. «Croire à un projet, c’est une chose, mais le réaliser, c’est autre chose et malgré les embûches, Stéphane et Louise n’ont jamais lâché», a-t-il déclaré avant d’être invité à apposer l’étampe officielle de St-Adrien dans le carnet du marcheur.
L’itinéraire se veut bien organisé et sécuritaire. En plus des bornes installées tous les kilomètres environ, une application satellite GPS permet aux pèlerins de consulter leur téléphone pour bien se positionner. «L’hébergement se fait avec des réservations, donc pas de mauvaise surprise quand un marcheur arrive, il y aura assurément une place pour lui», explique Carl Dubois, hébergeur de Kinnear’s Mills, au 90e km du parcours. D’ici quelques semaines, on prévoit déjà d’autres départs.