La recette du succès

Avec la disparition du Festival Couleurs du monde à Sainte-Marie l’année dernière, il est normal de se poser des questions. Entre autres, le Beauce Média a cherché à savoir s’il existe des trucs pour qu’un événement soit une réussite en Beauce-Nord. Voici ce que trois professionnels avaient à dire à ce sujet.

À Sainte-Marie, l’événement à ne pas manquer est le Festival sportif. Celui-ci connaîtra sa 12e édition du 9 au 12 juin prochain. Pour Martin Savoie du comité organisateur, lorsqu’il est question de sport, on touche des passionnés. Il est donc plus facile d’éveiller leur intérêt. Toutefois, il importe de viser la bonne période de l’année, conserver un prix très bas pour les participants et espérer que la température sera clémente.

Par ailleurs, avoir de nouveaux visages au sein des comités organisateurs aide à trouver des idées différentes. M. Savoie sait aussi qu’un peu d’autocritique ne peut que faire du bien. « Il faut regarder ce qui se fait ailleurs. Quand il n’y a pas d’intérêt, on ne va pas s’acharner. Si même les amateurs n’ont plus faim, on ne leur donnera pas à manger. » À titre d’exemple, il a rappelé les tentatives difficiles (jusqu’à l’année dernière) dans le CrossFit, alors que celui-ci gagne de plus en plus d’adeptes à travers le monde. « Il faut trouver le bobo pour ensuite amener l’activité de la bonne façon. »

Dans le même ordre d’idées, les changements doivent selon lui respecter le créneau de l’événement. Finalement, Martin Savoie croit qu’il est nécessaire d’aller chercher les jeunes afin qu’ils grandissent avec le festival, et sa clientèle ne doit pas être trop ciblée.

À plus petite échelle, mais tout aussi tenace, le Festival du film de Saint-Séverin vivra aussi sa 12e édition en 2016. Richard Lapointe, président du conseil d’administration, croit qu’il y a beaucoup de nouveaux arrivants à Sainte-Marie. Conséquemment, la cohésion est peut-être moins forte et le sentiment d’appartenance se fait plus faible que dans les plus petites municipalités.

En ce qui a trait au Festival du film, les activités se font très changeantes d’une année à l’autre. « C’est un peu au pif. En général, les changements fonctionnent bien. Les gens n’ont pas à se lasser », a-t-il prononcé. M. Lapointe sait aussi que toute programmation se doit d’être équilibrée, tout en respectant le thème de l’événement.

Par contre, il juge aussi que les Beaucerons sont très influencés par la température et que les festivals manquent cruellement de visibilité provinciale. « Encore aujourd’hui, pour beaucoup, la Beauce demeure une région éloignée alors que c’est à 20 minutes de Québec. La Beauce est connue comme une terre d’entrepreneurs, mais pas comme une terre d’activités sociales et culturelles. » Bonne nouvelle toutefois à son avis, la fusion des trois bureaux d’informations touristiques locaux devrait aider les activités à se faire connaître.

Finalement, si une personne de la région goûte régulièrement au succès, c’est bien Marto Napoli (Gala de lutte extérieur, Super Slide, Grand Prix de 3-Skis, etc.). « Pour réussir un événement, en 15 ans, je ne me suis jamais trompé avec mes quatre règles de base: avoir le moins de subventions publiques possible mais impliquer un maximum d’entreprises locales, tenir un événement familial et rassembleur le jour, être très festif en soirée, et toujours avoir des thématiques “nouvelles tendances” », a-t-il soulevé. Il déplore toutefois l’ouverture de certains. « Il faut que les Villes laissent la place aux jeunes. Qu’ils nous fassent confiance. Les idées futuristes méritent d’être essayées! »