La personne, pas les diplômes

Profits, profits, profits. La raison d’être de toutes entreprises? Eh bien non! Selon l’homme d’affaires Serge Beauchemin, connu par le public québécois pour ses participations à l’émission « Dans l’œil du dragon » à Radio-Canada, tout part du désir de répondre à un besoin, ce qui n’est possible que grâce à la collaboration de tous ses employés.

M. Beauchemin était le conférencier de Développement PME (DPME) le mardi 26 septembre dernier, à l’occasion du lancement des Cercles d’échanges de l’organisation pour la prochaine année. Sur le thème « Osez l’équipe performante! », l’événement a eu lieu devant quelque 200 personnes au Centre Caztel de Sainte-Marie.

Soulignons d’abord que l’entrepreneur a fondé 3-SOFT alors qu’il avait 22 ans et 40 $ en poche. En 2005, soit 17 ans plus tard, il a vendu l’entreprise lorsque celle-ci avait un chiffre d’affaires de 75 M$. « S’il y a une chose que vous devez retenir ce matin, c’est que votre attitude physiologique a une influence sur les qualités de vos relations interpersonnelles », a-t-il débuté.

Après avoir abordé en surface son parcours personnel et professionnel, celui qui compte des parts dans une quinzaine d’entreprises a soulevé la première leçon que le monde des affaires lui a apprise: s’entourer de gens plus grands, plus intelligents et plus forts que soi.

Puis, c’est littéralement grâce à la naissance de l’entrepreneuriat à travers l’histoire que Serge Beauchemin a expliqué que l’importance de « faire ses chiffres » n’interpelle pas les employés. Ceux-ci travaillent afin de répondre à leurs propres besoins. Pour réussir, il faut donc devenir des experts en besoin des travailleurs.

Le travail d’équipe

Conséquement, il faut moins embaucher les gens pour leur savoir-faire et plus pour leur savoir-être. « Quand on a du fun au travail, on est bien meilleur. Il faut connaître l’individu avant, regarder s’il “fit” dans le groupe. Si on n’aime pas l’individu, ça ne marchera pas », dit-il.

Pour être heureux, l’employé doit aussi pouvoir s’exprimer et que ses efforts soient reconnus. On stimule ainsi son besoin d’appartenance et son désir de contribuer à l’excellence de la compagnie. « S’il y a un problème avec un employé et que t’attends la réunion à la fin de l’année pour lui en parler, “you’re wrong!” (“Tu as tort!”) », a-t-il continué.

À la fin, lorsque vient le temps de remercier un employé, il faut réellement le remercier pour ses efforts. « C’est un être humain que vous avez devant vous. Il n’est pas parfait, mais vous non plus. Tout se dit dans la vie, avec du respect. »

Le rêve cacao

Amateur de biographies, le conférencier a conclu sa présentation en identifiant quelques éléments qui sont communs à différentes personnalités qui ont suivi leur rêve. Il a résumé le tout avec le mot cacao, soit Croire (avoir une foi absolue en son projet), Agir (en direction de son rêve), Contribuer (faire une différence autour de soi), Apprendre (continuellement) et Oser (passer à l’action).

Pour illustrer son point, il a sorti 40 $ de son portefeuille et a indiqué que l’argent irait à la première personne qui viendrait le chercher. Après quelques secondes de questionnement, la somme avait changé de propriétaire. Puis, il a recommencé avec un billet de 5 $. Cette fois, la réponse a été immédiate. « Lorsqu’il n’y a pas de risque, au bout, il n’y a pas grand-chose. J’entends les gens dans le fond de la salle dire que ce n’est pas juste, mais la vie, ce n’est pas juste. […] Il va y en avoir d’autres opportunités, et quand une opportunité va se présenter, est-ce que vous allez vous lever? Ça dépend de vous! »

Daniel Voyer, directeur général de DPME, retient de la présentation l’importance de bien embaucher. « On connait ces éléments, mais pour garder la flamme, c’est important de prendre des moments de recul », a-t-il prononcé.

En ce qui a trait aux Cercles d’échanges, M. Voyer a souligné que 155 participants de 89 entreprises prennent part aux 13 cercles de DPME. « On voit qu’il y a vraiment un intérêt. C’est un réseau d’entraide pour échanger avec des gens qui partagent la même réalité. Aujourd’hui, on ne peut plus travailler tout seul. Il faut travailler ensemble. »