La mise en service du Parc éolien Mont Sainte-Marguerite est repoussée

ÉCONOMIE. Le retard dans l’obtention des permis de transport des pièces d’éoliennes a retardé de quatre à six semaines le chantier.

La mise en service prévue pour le 1er décembre se fera vraisemblablement en janvier 2018.

La grève et les moyens de pression des ingénieurs du gouvernement ont retardé l’émission des permis du ministère des Transports estime Viviane Maraghi, directrice du développement. Ce qui a eu pour conséquence de retarder l’assemblage des 46 éoliennes. Plutôt que d’être montées en août, un mois sans vent, elles ont été montées sous les bourrasques d’automne.

Située à cheval sur la Beauce, Lotbinière et de la région de l’amiante, la construction du parc engage 375 travailleurs. Elle est en cours depuis janvier 2017.

Visite du chantier

Nous avons rejoint le surveillant en environnement Jérôme Matte au bureau du chantier situé à Saint-Sylvestre. Avec lui, le journaliste de Beauce Média a effectué une visite des travaux.
Le pick-up a grimpé les chemins d’accès afin de rallier l’une des équipes de travailleurs. En chemin, on apercevait les éoliennes déjà assemblées et les immenses grues au travers des arbres.
On a retrouvé les hommes dans une clairière déboisée, affairés au montage de l’éolienne T9. Les palles et le rotor étaient couchés sur un sol boueux, recouvert de pierres dynamitées.

Des travailleurs d’ici

Pour l’instant, l’équipe de travail était occupée à ranger et déplacer de l’équipement lourd.  Parmi les huit travailleurs, on y retrouvait Kenny Asselin de Scott et Stéphane Turgeon, résident de Sainte-Marie.
La matinée était froide et venteuse; une météo peu clémente au montage de la tête.  «Nous attendons depuis environ deux jours notre fenêtre de vent, dit Kenny Asselin. Il faut qu’il y ait suffisamment de temps pour le montage, environ 1h15.»
M. Asselin en est à son quatrième chantier après celui de Thetford Mines, Frampton et Saint-Damasse. Il a participé à l’assemblage de dizaines d’éoliennes. Les machines de 3,2 mégawatts sont certaines des plus grosses sur lesquelles il a travaillé.

Un montage délicat

L’accroc, comme il l’explique, est de trouver le moment propice pour accoupler le rotor et les pales (tête) au mat. «Le plus difficile sur le chantier est la sécurité, il faut toujours y penser et faire attention», ajoute Kenny Asselin.
La vitesse maximale du vent, pour monter la tête de l’éolienne, est de 25 km/h, sans quoi la pièce d’environ 72 tonnes risque de valser et mettre en danger les travailleurs. C’est pourquoi la décision de monter la partie la plus imposante est prise en équipe.
Lorsque la manœuvre est commencée, on ne peut revenir en arrière. Il faut absolument compléter l’ancrage. Quatre hommes en bas supervisent la montée, tandis que quatre autres sont juchés dans ce qu’ils appellent le «marteau», le haut du mat. Kenny Asselin montre l’un des 100 boulons, de la grosseur d’un avant-bras, qui fixera la tête au mat.

Décompte lancé

Sur les 46 éoliennes, en date du 29 novembre, il en reste dix à assembler. Chacune d’elle, après leur installation, passe au travers deux étapes, le «mecanical commissionning certificate(MCC)» et le «commissionning». Le MCC consiste à faire passer une batterie de tests afin de s’assurer qu’elles sont fin prêtes à produire de l’électricité. Dix éoliennes ont reçu leur MCC. Pour la dernière étape, le fabricant des éoliennes, Siemens, passe en revue l’engin et l’énergise pour la production.

Bureau de Saint-Séverin

Une fois les travaux terminés, huit employés travailleront en permanence dans le bâtiment des opérations situé sur la rue de l’Église de Saint-Séverin. La municipalité espère que certains d’entre eux s’établiront dans le développement des Sommets. Les terrains tardent à trouver des acheteurs. Dominic Tapp sera le directeur des installations.

Pénalité de 8096$ par jour

Bien que les circonstances étaient hors de leur contrôle, le parc éolien devra décaisser, selon nos calculs, 8096$ par jour de retard du projet de 263 M$.

Compensation milieu humide

Le parc éolien s’est trouvé devant une impasse cet été. Un milieu humide a été déniché dans la municipalité de Saint-Sylvestre afin de compenser l’impact du projet. Cependant, «le conseil municipal n’a pas approuvé le projet qui avait par ailleurs été préapprouvé par le Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC)», est-il écrit dans le compte-rendu de la 15e rencontre du comité de suivi.

Un autre milieu aurait finalement été identifié dans la municipalité de Saint-Frédéric, mais il n’est pas définitif.

Trois travailleurs de l'équipe de monteurs de l'éolienne T9.
De gauche à droite, trois travailleurs du parc éolien Mont Sainte-Marguerite, Kenny Asselin de Scott, Stéphane Turgeon de Sainte-Marie et Antoni Sauvageau de la Rive-Nord de Québec.
Le marteau, haut du mat, est l'endroit où sera accroché la dernière pièce comprenant le rotor et les pales.
Cinq immenses grues attendent une fenêtre sans vent propice au montage de la dernière pièce: le rotor et les pales.
La grue hisse la pièce de près de 160 000 livres sur l’éolienne de 3,2 mégawatts.
Une éolienne vue de l'intérieur
L’éolienne de 3,2 mégawatts du parc éolien Mont Sainte-Marguerite prend 10 minutes à grimper jusqu’au sommet.