La CAQ veut mieux accueillir moins d’immigrants

La Coalition Avenir Québec (CAQ) a profité de la clôture du caucus présessionnel de ses députés, le mardi 30 août dernier, pour inviter le gouvernement libéral à faire marche arrière sur son intention de hausser les seuils d’immigration de 5 % d’ici 2019. La CAQ propose plutôt d’opter pour une réduction de 20 % du nombre d’immigrants acceptés au Québec, soit l’équivalent de 10 000 personnes de moins par année.

« On veut en accueillir un peu moins et en prendre plus soin », a résumé André Spénard, député de Beauce-Nord. En effet, sur les quelque 50 000 personnes qui choisissent de s’installer au Québec annuellement, 41 % ne connaissaient pas le français au moment de leur arrivée, et le taux de chômage chez les nouveaux immigrants est de 18 %. En accueillant 40 000 individus plutôt que 50 000 (mais en conservant les mêmes ressources), le Québec continuerait d’être une des sociétés les plus ouvertes à l’immigration dans le monde, mais la province aurait davantage de moyens pour l’intégration de chacun d’eux.

Entre autres, à la CAQ, on souhaiterait que l’aide financière pour les cours de français passe de 120 $ à 200 $ mensuellement, et que les cours soient donnés sur trois semestres plutôt que deux. On craint autrement que les immigrants qui maîtrisent mal la langue française ne trouvent pas d’emploi et continuent de se rassembler dans des petites communautés. « La principale intégration d’un immigrant, c’est l’emploi », mentionne M. Spénard. À cet effet, le député beauceron ajoute qu’un pourcentage important d’immigrants quitte la province pour l’Ontario ou l’Alberta, où ils peuvent parler anglais et où les opportunités d’emplois sont intéressantes.

De plus, une meilleure francisation pourrait signifier un plus grand nombre d’immigrants dans les régions du Québec, soit là où les besoins de main-d’œuvre sont plus grands. Par apparie des choses, une intégration adéquate signifierait un plus grand respect pour les valeurs québécoises. « Nos grands-mères se sont battues pendant des années pour l’égalité des sexes », a-t-il rappelé, conscient que ladite égalité n’est pas présente dans toutes les cultures.

Afin de diminuer aussi considérablement le nombre de nouveaux arrivants, un certain resserrement des règles d’accueil pourrait être envisagé, dont en favorisant (par exemple) les pays où on parle déjà le français. Donc: « plus de chances de réussites ».

« Trop d’immigrants ne s’intègrent ni au marché du travail, ni à la majorité francophone. Oui, le Québec doit rester une société ouverte à l’immigration, mais il faut adopter une position responsable et pragmatique, dans l’intérêt des nouveaux arrivants, mais aussi de la société d’accueil », a déclaré pour sa part le chef du parti François Legault, par voie de communiqué.