La Beauce accueillera plusieurs étudiants et travailleurs étrangers

ENTREPRISES. Un récent sondage effectué auprès d’entreprises de la région indique que plus de 1 705 travailleurs étrangers et étudiants internationaux sont attendus en Beauce d’ici la fin de l’année 2023, ce qui représente 755 immigrants pour le territoire de Beauce-Sartigan, 740 immigrants pour Nouvelle-Beauce et 210 immigrants pour Beauce-Centre.

Le coup de sonde réalisé par Beauce-Centre économique, le Conseil économique de Beauce et Développement économique Nouvelle-Beauce a permis de recueillir des données auprès de 206 entreprises répondantes. Celles-ci accueillent déjà 1 250 travailleurs et 110 étudiants internationaux sont inscrits au Cégep Beauce-Appalaches ou au Centre de services scolaires Beauce-Etchemins. 72 % des travailleurs étrangers proviennent des pays de l’Amérique du Sud tandis que les étudiants proviennent généralement d’Europe et un peu d’Afrique.

Les données du sondage ont été dévoilées dans le cadre de la première rencontre de la Table stratégique en immigration de la Beauce qui réunit plus d’une vingtaine d’intervenants des milieux municipaux, socioéconomiques et communautaires. L’objectif de la démarche était d’avoir un meilleur aperçu de la situation de l’immigration en Beauce afin que la région se prépare à accueillir les travailleurs étrangers et mieux répondre à leurs besoins.

Quant aux emplois offerts par les entreprises de la région, ils se résument souvent au secteur manufacturier, soit des journaliers, manœuvres, soudeurs, opérateurs et autres. Il importe aussi de considérer que 45 % des répondants estiment que des familles pourraient également accompagner certains travailleurs et étudiants issus de l’immigration.

Logement et intégration

La démarche doit servir à jeter les bases d’une réflexion entre les élus, les intervenants socioéconomiques et communautaires afin d’organiser rapidement les milieux de vie face à cette arrivée massive d’immigrants sur notre territoire. Il sera notamment question de logements, de garderie, de transport, de services de francisation, d’accès aux soins de santé, et autres. « Cela nous donne peu de temps et nous devrons collaborer avec l’ensemble des acteurs du territoire pour organiser nos milieux et bien accueillir ces gens chez nous », mentionne M. Gaétan Vachon, préfet de la MRC de La Nouvelle-Beauce.

L’aspect de la disponibilité des logements est ressorti comme le plus grand enjeu des entreprises. Selon le sondage, 8 entreprises sur 10 prennent la charge de trouver un logement à leurs travailleurs internationaux avant leur arrivée. Devant ce casse-tête, 40 % d’entre elles sont maintenant propriétaires d’habitations permettant ainsi de les louer aux nouveaux travailleurs.

Le principal problème des entreprises dans leur recrutement à l’étranger n’est pas d’être attractif, ni l’aspect financier, indique Hélène Latulippe du Conseil économique de Beauce. « Chaudière-Appalaches est le poumon manufacturier du Québec, alors il est normal que les emplois affichés se ressemblent. Cela dit, il n’est pas difficile de recruter à l’international. Plein de monde veut venir au Québec ou au Canada. La difficulté demeure dans le traitement des demandes et lorsqu’ils sont ici, c’est le logement et le reste. »

SI elles peuvent en compétition à l’occasion pour recruter les mêmes personnes, certaines entreprises ont aussi fait le choix de se regrouper pour améliorer leurs chances de recruter, ajoute Marlène Bisson de Développement économique Nouvelle-Beauce. « On le voit de plus en plus, surtout lorsqu’elles sont dans le même secteur. Cette façon de faire leur permet de faire conjointement peur promotion. »

Cela dit, tous s’entendent pour dire que la pénurie de main-d’œuvre n’est pas unique à la Beauce. « Il y a dix ans, lorsqu’on affichait un poste, nous avions 25 candidatures pour le combler. Aujourd’hui, on ouvre des postes et n’en avons aucune. Tout le monde s’est adapté à dire que nous sommes rendus là », résume Gaétan Vachon.

« La Beauce et Chaudière-Appalaches, nous avons vécu la pénurie avant les autres. En 2011, nous commencions à avoir un déclin de notre population active. Nous avons 1,6 % de taux de chômage. Dans deux ou trois ans, d’autres régions vont atteindre des seuils comme le nôtre », évalue Mme Latulippe.

« Cette pénurie de main-d’œuvre va se poursuivre jusqu’à au moins 2030 et ce n’est qu’en 2040 qu’on pourrait revenir à des chiffres semblables à ceux d’aujourd’hui. L’immigration est une solution parmi d’autres », ajoute Daniel Chaîné de Beauce-Centre Économique.

Rappelons que les trois MRC de la Beauce se sont dotées en 2021 d’un plan d’action commun en matière d’immigration qui vise notamment à accompagner les communautés d’accueil à développer un milieu de vie offrant les conditions adéquates aux nouveaux arrivants.