Il doit faire le deuil de son érable tricentenaire
Ce n’est pas sans un pincement au coeur que Glenn Pomerleau de Frampton a dû se contraindre à abattre l’un de ses érables. L’arbre avait le vénérable âge de 315 ans.
Quatrième de sa génération à posséder la terre du Rang 1 Ouest de Frampton, M. Pomerleau relate qu’il y a bien deux ou trois ans qu’il se conditionnait à faire disparaître du paysage le majestueux érable. Cet arbre, il l’avait même baptisé du nom d’Augustin. «C’était le prénom de mon grand-père et quand j’avais cinq ou six ans, je me souviens qu’avec lui et mon père Dominique, on déposait de la cendre autour de son pied pour lui donner de la force.» Or, le temps a passé et du tonus, Augustin n’en avait plus.
Augustin était devenu menaçant
Il y a un mois environ, M. Pomerleau et son bon ami Jean-Rock Hince de Saints-Anges se sont attelés à la tâche. Augustin faisait huit pieds de circonférence à une hauteur d’environ cinq pieds du sol et il penchait d’un côté, mais du mauvais bord, relate M. Pomerleau.
En plus, il sonnait creux quand on frappait sur son écorce. Bref, l’arbre menaçait de tomber sur la vieille cabane à sucre et si tel avait été le cas, il n’aurait pas seulement endommagé le bâtiment, mais le boisé aussi.
Abattre un tel arbre nécessitait bien sûr des précautions. En ce sens, M. Pomerleau a eu recours à un émondeur de Scott, Renaud Vachon, afin de fixer des câbles à l’arbre. Il a fracassé le sol au bout de quatre heures sans encombre. Ensuite, il a fallu investir sept heures de temps pour fendre le bois et le corder. Le rendement a été de six cordes.
Plus vieux que la Beauce
Certes, Augustin était l’érable le plus imposant de l’érablière, mais il y en a d’autres qui sont presque aussi gros, affirme M. Pomerleau. L’un d’eux a une circonférence de sept pieds il faudra bientôt l’abattre lui aussi.
Fait à noter : l’arbre de 315 ans dont l’âge a été déterminé par un ingénieur forestier était encore plus vieux que la Beauce qui, elle, compte aujourd’hui 279 années d’existence.