Employés acéricoles demandés, mais difficile à retenir

La saison des sucres est toujours la même, mais le profil des érablières change et crée une demande grandissante d’employés qualifiés et difficile à retenir.

La saison des sucres est toujours la même, mais le profil des érablières change et crée une demande grandissante d’employés qualifiés et difficile à retenir.

La production de sirop d’érable est de moins en moins une activité pratiquée par les agriculteurs au bout de leurs terres, avec les membres de la famille. L’entaillage, la récolte et la cuisson de l’eau se font de plus en plus au sein d’entreprise uniquement acéricole.

«Parfois, ce sont des gens qui ne sont même pas du secteur agricole qui acquièrent les érablières pour en vivre de façon permanente», explique Johanne Gagnon du Centre d’emploi agricole (CEA) de Chaudière-Appalaches.

Joël Boutin dresse le même constat. Il enseigne la production acéricole au Centre de Formation Agricole de Saint-Anselme. Le centre est le seul endroit dans la région à offrir une formation reconnue dans ce domaine. «Les cabanes à sucre grossissent et le métier d’acériculteur se professionnalise. C’est un phénomène que l’on voit davantage qu’avant. Présentement, les entreprises ont beaucoup plus d’entailles et ils ont besoin de plus en plus d’employés», ajoute-t-il.
Plein emploi

La moitié des acériculteurs affirment éprouver des problèmes à recruter et conserver leur main-d’œuvre acéricole, dévoile un sondage maison réalisé par le Centre d’emploi Agricole. Bien que ce sondage ne soit pas scientifique, ce chiffre illustre le défi d’adaptation du secteur acéricole.

Avec une banque de plus de cent candidatures, le CEA s’occupe de faire le lien entre les acériculteurs et les employés potentiels. «Nous répondons assez bien à la demande en main-d’œuvre cette année, mais il manque principalement des candidatures bien formées dans le domaine et disponibles pour la saison», concède Johanne Gagnon.

Les seize étudiants de Joël Boutin sont présentement en stage. C’est l’une des plus grandes cohortes depuis l’existence du DEP. «On pourrait dire qu’il manque de main-d’œuvre spécialisée. Ici, on n’a pas assez d’étudiants pour combler les postes intéressants tels que contremaître ou chef d’équipe», explique-t-il.

L’enseignant en acériculture observe qu’il n’y a aucun problème pour ceux qui désirent occuper un emploi. «Les grandes érablières engagent, mais il y a aussi des gens qui se regroupent au sein d’équipes de travailleurs et parcourent le territoire pour répondre aux besoins des plus petites érablières.»

Pour plus de détails sur les équipes volantes, lisez l’article Nouveau métier: coureur d’érable volant.