Elle prône l’importance du RCR

SOCIÉTÉ. Résidente de Saint-Jules et maman de deux enfants, Marie-Christine Cliche a vécu un événement particulier le dimanche 7 août dernier. Elle a dû réanimer son fils Isaak, âgé de 3 ans, qui s’est retrouvé au fond d’une piscine, inanimé, après avoir été laissé sans surveillance un court moment.

C’est ce qui l’a incité à lancer un message, sur ses réseaux sociaux, invitant les gens à suivre une formation en secourisme (RCR). Pour elle, ses manœuvres de réanimation cardiorespiratoire et de premiers soins lui ont permis de sauver la vie de son fils. « Je vous confirme que c’est plus que nécessaire; ça sauve des vies ! », lance-t-elle, tout en invitant aussi les gens à ne jamais laisser d’enfants en bas âge sans surveillance.

L’événement malheureux s’est produit en fin de matinée, le 7 août dernier, une journée où le mercure et l’humidité étaient particulièrement élevés. « Nous avions choisi d’aller chez des amis nous baigner, car on savait qu’il ferait très chaud. Nous sommes arrivés vers 10 h 30 et l’événement s’est produit vers 11 h, donc peu de temps après. Les enfants se sont baignés un peu dès notre arrivée, mais mon amie et moi n’avions pas encore enfilé nos maillots. Nous leur avons demandé de sortir de la piscine, justement pour qu’on puisse aller le faire et ne pas les laisser sans surveillance. »

Elle précise que la porte de la piscine était toutefois demeurée ouverte, alors que les deux mamans se dirigeaient à l’intérieur pour se changer. « Ma fille de six ans est entrée dans la maison en courant me disant qu’Isaak était sauté dans la piscine. Dans ma tête, il avait son flotteur, alors je n’étais pas inquiète. Elle m’a alors dit que non, qu’il était dans le fond de la piscine. Je suis partie à la course. »

Elle évalue que son fils était dans la piscine depuis un peu plus d’une minute. « Mon amie a des caméras de surveillance et c’est ce qu’elle m’a dit. Je l’ai alors sorti de l’eau et il était inanimé. En sautant dans l’eau, j’ai dit à mon amie d’appeler les secours immédiatement. »

Elle a alors commencé les manœuvres de réanimation, le temps que les secours se mettent en route. « Il est revenu à lui environ trois minutes plus tard. Les ambulanciers sont arrivés une quinzaine de minutes après l’appel. Le temps entre les deux événements est très flou dans ma tête, j’étais dans un autre monde. Mon amie a appelé son conjoint qui est pompier, alors c’est lui qui a pris la relève, le temps que je me refasse des forces et me remette de mes émotions. Mon conjoint était à six heures de route, puisqu’il travaillait à l’extérieur », avoue-t-elle.

À leur arrivée, les ambulanciers ont alors pris l’enfant en charge pour le transporter vers l’Hôpital de Saint-Georges. « À partir de là, ça s’est amélioré. Avoir été toute seule, j’aurais possiblement pu tenir le coup, mais c’était bien que d’autres personnes soient là pour m’aider. »

Malgré la mésaventure, Marie-Christine Cliche estime que les choses se sont bien déroulées. « Ça va, quand même, quelques jours plus tard. J’ai réussi à dormir le soir. À leur arrivée, les ambulanciers m’ont rassuré et je ne peux rien dire de négatif sur le cours des événements. À notre arrivée à l’hôpital, nous étions attendus. Tout s’est fait en l’espace d’une quinzaine de minutes. Prises de sang, radiographie et le reste, ça a été super rapide. »

L’importance du RCR

Marie-Christine Cliche a expérimenté, bien malgré elle, l’importance d’avoir une certaine formation de RCR, au cas où des événements malheureux surviennent. Sa formation date d’une quinzaine d’années, alors qu’elle était étudiante au cégep. De surcroît, elle devait réanimer son propre fils, ce qui accentuait la marge d’erreur. « En échangeant avec les médecins, je me suis aperçue que ma façon de faire n’était pas parfaite. Ça faisait 15 ans. Les techniques n’ont pas changé, mais je n’avais jamais mis ça en pratique avant. Je savais quoi faire, mais on peut se demander comment bien le faire, surtout qu’une personne sur deux risque de figer quand c’est un proche. »

Il est maintenant clair dans son esprit qu’elle et son conjoint remettront leurs connaissances à cet effet à jour très prochainement. « C’est drôle, parce qu’on en avait parlé la semaine avant, alors que nous étions en vacances dans le Maine. On voyait les enfants courir sur la plage et on avait eu cette idée. La vie va vite et ce n’est que deux jours de formation en général. Ça peut clairement faire la différence dans le dénouement de plein de choses. »

Elle va même jusqu’à dire que la formation devrait être obligatoire. « On ne sait jamais quand ça peut arriver. C’est une succession d’événements et ne pas avoir su quoi faire, peut-être que mon fils ne serait plus là. Tout le monde devrait l’avoir. Ça pourrait même se donner à l’école. Mon RCR n’était pas parfait, mais il a fait la différence. »

Aujourd’hui, Isaak se porte bien et manifeste régulièrement le désir de se baigner, malgré l’événement. « Il ne s’en est pas vraiment rendu compte de ce qui s’est passé. Sa sœur s’en souvient, puisqu’elle l’a vécu de A à Z. Ce n’est pas agréable, mais ça devait possiblement arriver, d’où l’importance que les gens suivent une formation du genre », insiste-t-elle en terminant.