Discorde pour des cèdres à Tring-Jonction

La municipalité de Tring-Jonction travaille actuellement sur un projet d’environ 1 276 000 $ (avec des subventions de 945 000 $). Mais, la remise à neuf inclut un élargissement de l’avenue St-Henri pour atteindre 9,5 mètres, ce qui forcera les propriétaires du secteur à dire au revoir à leurs haies de cèdres.

Une séance de consultation publique a eu lieu le jeudi 1er juin dernier à ce sujet. Une dizaine de résidents concernés sont venus en apprendre plus à propos, notamment, de la réfection de l’avenue St-Henri (incluant le système d’aqueduc et les égouts pluvial et sanitaire), du forage de la rivière des Fermes, et de la réparation d’une partie de la rue Principale. Les travaux débuteront le 25 juin et s’échelonneront sur environ 12 semaines.

« Nous avons eu une séance d’information duplessiste et non une séance de consultation », est outrée une famille de résidents qui, ensemble, ont planté près de 600 cèdres il y a une quarantaine d’années. « Ça nous fait de la peine de voir ce saccage pour avoir une avenue bétonnée. C’est illogique, ce sont des dépenses en trop qui pourraient être mises sur la valorisation des installations sportives… », ont-ils ajouté.

Ils ont également soulevé qu’une étude de l’Institut national de la santé publique démontre que des rues de 9,5 mètres de largeur a pour effet d’augmenter la vitesse des automobilistes, donc de diminuer la sécurité des résidents. « Il circule à peine une cinquantaine de voitures par jour… Nous n’avons pas besoin que la rue soit aussi large. »

Du même avis, un résident qui souhaite aussi conserver son anonymat savait depuis la fin du mois d’avril que l’avenue serait reconstruite. Par contre, il n’a appris que le 1er juin que ses cèdres devaient disparaître. « Je l’accepte, ils (les conseillers municipaux) sont chez eux, mais je trouve ça dommage de perdre ça. […] L’an dernier, la ville donnait des arbustes pour qu’on les plante, et là, ils enlèvent des arbres qui ont plus de 50 ans », est-il contrarié.

Qui plus est, il devine que le changement de paysage, la perte d’intimité ou encore la diminution de la valeur des propriétés continuera au même rythme que la volonté des élus d’uniformiser la largeur de leurs rues.

La municipalité étonnée

La directrice générale Julie Lemelin s’est montrée surprise de cette réaction. En fait, c’est depuis 2014 que l’on souhaite que les rues aient toute la même largeur à Tring-Jonction, et ce sont les citoyens qui avaient à l’époque empiété sur le territoire de la municipalité.

Par ailleurs, le projet en marche a été qualifié d’urgent par Mme Lemelin, et représente plus d’un an de travail pour le conseil de ville. « Rien n’a été fait en cachette. On fait ça pour eux. On n’investit pas 1,2 M$ dans la terre pour le plaisir… »