Dédiés aux champs

PORTRAIT. Ils sont plusieurs milliers au Québec à cueillir, entretenir et préparer les cultures.

Beauce Média a rencontré trois travailleurs étrangers afin d’en apprendre davantage sur leur réalité.

On a rencontré Herman Morales Lopez près des luxueux chalets derrière La Cache à Maxime. Il était occupé à enlever les mauvaises herbes dans l’entrée des chalets. Il a interrompu son travail et s’est dirigé vers nous. Herman en est à son premier été au Québec. Son travail consiste à entretenir le vignoble et les propriétés situées sur le Domaine. L’homme de 26 ans est arrivé à la fin avril, deux semaines en retard. Il repartira pour la région de Monterey, au nord du Mexique à la mi-septembre. D’ici là, il met de côté une bonne partie de son salaire pour sa petite fille de deux et demi. Il gagne environ 500$ par semaine, environ deux fois plus de ce qu’il gagnerait au Mexique.

Il trouve les gens plutôt aimables, mais a été surpris dès son arrivée de la quantité de pluie qu’il tombait au Québec. «Au début ce n’était pas facile, je crois qu’être seul sans pouvoir parler à quelqu’un d’autre en espagnol a été le plus difficile», a dit Herman Morales. Malgré ça, il travaillerait sans hésiter pour La Cache à Maxime un autre été, si l’occasion se présente. «Je vais devoir en parler à ma femme avant de prendre la décision», dit-il avec un sourire. Avec la situation politique actuelle aux États-Unis, il se dit heureux de travailler au Canada, même si le taux de change est moins avantageux.  La poutine ne l’a pas conquise. Herman n’est pas un grand fan.

Fidèle au poste

Joël Guzman Hernandez, 38 ans, en est à son troisième été chez Les Cèdres de Beauce. Il dit être venu au Québec principalement pour l’amélioration de sa condition et celle de sa famille. Le père de quatre enfants. Il a pu venir au Canada grâce à une aide familiale allouée par le Secrétariat du Travail du Mexique. De son côté, ce qu’il trouve le plus difficile n’est pas le travail aux champs, mais d’être loin de sa famille, même s’il les appelle tous les jours.  Il se dit aimer la poutine.

Fidel Padilla en est à son premier été au Québec en tant que travailleur saisonnier. L’homme de 30 ans est originaire de Zacatecas au centre du Mexique. Il gagne entre 450 et 500$ la semaine et espère avoir l’occasion de revenir au Canada, même s’il n’aime pas le froid.

Adaptation

Ils arrivent aux environs du mois d’avril ou du mois de mai, selon leur visa. La grande majorité d’entre eux sont Mexicains ou Guatémaltèques. Ils resteront au pays pour un maximum de 8 mois. Ils repartent généralement au début du mois de novembre. «Les premières semaines s’installe un jargon au travail entre l’agriculteur et ses travailleurs, montre Alain Jacques, de l’entreprise de recrutement Arimé. Certains reviennent année après année pour le même employeur.»

Rares sont les travailleurs saisonniers qui finissent par vouloir s’établir au Canada. «Ce n’est à peu près pas le cas», confirme Alain Jacques. La grande majorité n’envisage pas de s’établir au Québec. Lorsqu’un travailleur saisonnier manifeste cet intérêt, il est préférable de le faire changer du programme saisonnier à programme de travail temporaire. Le Mexique vient en tête de liste des pays d’origine des travailleurs étrangers. Le Guatemala, avec environ 40%, et le Honduras suivent les 1700 travailleurs qu’Arimé recrute.