Culture militaire soviétique

La culture militaire soviétique des Ukrainiens a confronté le major Turmel et ses frères d’armes.

«On a été un peu surpris lorsqu’on est arrivé en Ukraine. Il reste beaucoup d’anciennes habitudes soviétiques.»

L’éducation militaire ne favorisait pas une culture militaire plus ouverte d’esprit. À leur arrivée dans le camp d’entraînement, le déploiement de Valcartier a vite réalisé qu’il devait s’attaquer à un problème qu’il n’aurait pu s’imaginer avant de plier bagages.

Les soldats Ukrainiens avaient déjà une certaine formation militaire,  mais leurs techniques différaient beaucoup: «au sein de l’OTAN et des pays occidentaux, nous travaillons avec les intentions du commandant», illustre le major Bruno Turmel, commandant adjoint du contingent canadien. «C’est-à-dire, on a une plus grande latitude dans la prise de décision.»

La chaîne de commandement qui s’en suit peut donc légèrement déroger à l’ordre formel tant que les officiers inférieurs et les soldats répondent toujours à l’objectif désigné par l’officier supérieur.

«Chez les Soviétiques, lorsque le commandant émet un ordre, il faut le suivre le plus à la lettre possible. Il faut que ça soit fait comme le boss l’a dit», décrit le major. Les troupes russes au sol ont donc peu de marge de manœuvre, tandis que les ordres reçus s’accompagnent toujours de certaines directives au sein des troupes de l’OTAN.

Les militaires canadiens ont beaucoup travaillé à déconstruire cette culture militaire au sein de la chaîne de commandement ukrainienne. «Nous devions leur enseigner le plus possible des concepts de l’OTAN»,  dit le major Turmel.

La hiérarchie soviétique est aussi beaucoup plus centralisée; ce qui ne favorise pas le libre arbitre des troupes, parfois plus à même de prendre une décision éclairée. «On est capable sur le terrain d’effectuer des manœuvres à notre discrétion pour répondre au but du commandant. Pour se rendre du point A au point B, il est possible pour les soldats de prendre différents chemins », prend le major comme exemple.

L’ex-commandant adjoint ne cache pas que le contingent canadien a beaucoup appris aussi. Les instructions qu’ils avaient cependant reçues étaient de leur inculquer les concepts de l’OTAN.