Contrer le fléau des drogues du viol

ACTUALITÉS. Le CALACS Chaudière-Appalaches (CALACS-CA) lance sa campagne de sensibilisation « Teste c’que tu peux pas voir » pour contrer le fléau de l’utilisation des drogues du viol lors de rassemblements festifs de la région.

Le coup d’envoi sera donné au Festival d’été de Saint-Georges, qui se déroulera du 20 au 22 juillet 2023. L’organisme y distribuera gratuitement des tests de dépistage qui permettent de détecter la présence de certaines drogues du viol dans les consommations.

« En lançant cette campagne de prévention, nous voulions prendre position et agir contre cette problématique qui s’aggrave d’année en année », explique Marie-Pier Brousseau, directrice générale du CALACS-CA.

La responsable de la prévention, Marie-Soleil Fortin mentionne que la première drogue du viol commence par l’alcool et les drogues les plus couramment utilisées sont le GHB et la kétamine. « Ce sont deux drogues liquides sans saveur et facilement dissimulables tandis que les autres drogues, qui sont plus des poudres, peuvent colorer la boisson ou changer son goût. »

Les deux intervenantes insistent, les impacts reliés à ces drogues sont énormes. « Il y a des femmes qui se réveillent dans un appartement étranger ou sur un banc de neige. Elles ont peu ou pas de souvenirs de ce qu’elles ont vécu. C’est vraiment un trou noir. D’autres femmes sortent entre amies et tout d’un coup, les autres ne la reconnaissent plus. Elle semble en état d’ébriété avancé alors qu’elle a bu juste une ou deux bières. Tout le monde incluant les témoins reste pris avec le doute et c’est cela la particularité des drogues du viol, le doute, à savoir est-ce qu’il s’est passé quelque chose ou pas », explique Mme Fortin.

Cette confusion entraîne plusieurs conséquences sur les victimes : honte, culpabilité, perte de confiance envers les autres, vision négative d’elle-même.

« Même si les victimes ont le sentiment d’avoir été agressées sexuellement, il est difficile d’en avoir la certitude et elles n’osent pas toujours aller chercher de l’aide », souligne Mme Brousseau.

Le CALACS a mis sur pied un test, une petite carte avec laquelle il est possible de dépister une de ces drogues. Le but n’est pas d’empêcher les gens de sortir, mais de les sensibiliser.

« Le test de dépistage n’est pas une protection absolue contre les agressions sexuelles, mais il permet aux gens de se rassurer en cas de doute, poursuit Mme Brousseau. Nous espérons aussi pouvoir en dissuader certains.es de commettre ce geste qui, rappelons-le, est un acte criminel. »