Cannabis : Maxime Bernier ne comprend pas l’urgence des libéraux

POLITIQUE. > Comme les autres députés du Parti conservateur, à l’exception de Scott Reid, Maxime Bernier a voté contre le projet de loi C-45 légalisant le cannabis au Canada.

Le 27 novembre, ce projet de loi a été approuvé par 200 députés contre 82 en troisième lecture. Les libéraux et néo-démocrates se sont ralliés à la législation, alors que les conservateurs et bloquistes étaient opposés à celle-ci. Dix députés conservateurs étaient absents lors du vote.

«La date du 1er juillet 2018 est trop rapide. Toutes les provinces canadiennes ont affirmé qu’elles ne seraient pas prêtes à temps pour gérer l’application de la loi. L’Association canadienne des chefs de police a également déclaré que les policiers ne seront pas encore tous formés pour reconnaître les conducteurs ayant fumé du cannabis», dit le député de Beauce.

Maxime Bernier se questionne aussi sur l’âge légal pour la consommation du cannabis. «Le projet de loi dit que ça prendra au moins 18 ans, mais chaque province établira l’âge minimal. Beaucoup d’études médicales ont démontré que le développement du cerveau n’est pas complété à 18 ans», rappelle-t-il.

En septembre dernier, les députés conservateurs qui siégeaient au comité permanent de la santé de la Chambre des communes n’ont pourtant proposé aucun amendement lors de l’étude intensive du projet de loi.

«C’est effectivement le cas, mais ceux sur le comité de la justice ont demandé plusieurs amendements. La position de base du Parti conservateur a toujours été la décriminalisation. Les gens fumant de la marijuana doivent recevoir des amendes sans avoir un casier judiciaire. Les libéraux sautent des étapes pour aller directement à la légalisation», précise M. Bernier.

Sénat

Le projet de loi C-45 est présentement à l’étude au Sénat et retournera ensuite à la Chambre des communes pour obtenir la sanction royale.

Chef du Parti conservateur, Andrew Scheer a affirmé que le caucus conservateur du Sénat utiliserait tous les outils démocratiques nécessaires pour ralentir la progression de l’étude.

«Ça peut se faire entre autres par plus de demandes en audience publique. Encore là, la majorité des sénateurs doivent accepter ces ajouts et le Parti conservateur n’a pas la majorité au Sénat», mentionne Maxime Bernier.

Il ne comprend pas l’entêtement de Justin Trudeau à vouloir sanctionner la loi en juillet prochain. «Il y a des dossiers beaucoup plus urgents. C’est déplorable de le voir faire la sourde oreille envers les provinces et de nombreux citoyens. J’ai de la misère à comprendre», avoue Maxime Bernier.