Ça prend du quétaine

COMMENTAIRE. Dans ma jeunesse (je suis encore bien pimpant, mais vous comprenez ce que je veux dire), chaque fois que le plus petit présent dormant sous l’arbre de Noël était cueilli, ma mère s’écriait: « Mais qu’est-ce que c’est? », ce à quoi mon oncle répliquait: « C’est une guitare! ». Que je le veuille ou non, sans ce court dialogue convivial ascendant kitsch, j’aurais été déçu…

Je ne connais pas vos traditions, bien évidemment, mais dans mon enfance, je classais les cadeaux par nom (en vérifiant à qui revenait la plus grosse boîte – on ne juge pas svp), on jouait à la course à l’As (en chantant « Nanana-Hehehe-Goodbye » à chaque élimination, très important!), on mangeait le repas gargantuesque et décadent de ma maman (c’est la meilleure, bedaine à l’appui) et on n’ouvrait jamais les cadeaux avant minuit (23 h 45 si j’étais vraiment tannant).

Plus tard, je me souviens que mon père essayait de nous apprendre les paroles de « Dondaine la ridaine », mais je crois que j’allais me coucher avant la suite.

On repart à neuf!

Aujourd’hui, Noël a changé. Devenu papa moi-même, ces moments me manquent. Il est vrai que je n’ai jamais gagné une maudite partie de course à l’As et que je ne me souviens curieusement que de la moitié de « Dondaine la ridaine », mais le fait est que même si certaines traditions semblent démodées, elles sont précieuses.

Attention, j’ai bien écrit « démodées » et non « désagréables ». Dans ce dernier cas, on débarrasse et on en crée de nouvelles. Les coutumes ont bien commencées quelque part!

Vous ne savez pas par où commencer? Tout d’abord, pourquoi ne pas lancer les festivités en écrasant vigoureusement une part de bûche (le gâteau, pas le rondin de bois!) sur le nez de « mononcle » Roger? Simple idée, je vais te laisser tranquille Roger… pour cette année!

Sinon, essayez une nouvelle sorte de vin, louez une machine à karaoké, faite une chasse au trésor avec au moins un indice caché en dessous de la chaise à « matante », allez à la messe de minuit à pied en famille, jouez au hockey dans la rue (hommage à la famille Boulet), ressortez des boules à mites la course à trois pattes, jouez à « Pie Face » en changeant la crème fouettée par de la moutarde lorsque c’est le tour à grand-maman, faites deviner des chansons sifflées avec la bouche pleine de biscuits soda, attrapez des œufs avec des baguettes chinoises, bref, n’importe quoi, en autant que ça vous permette de passer de bons moments.

Faites toutefois attention à la tournure des événements, parce que s’il se passe quelque chose de drôle, vous pourrez dire un jour: « Vous souvenez-vous la fois où… »

Pour les gens seuls, vérifiez si vos voisins, vos amis et/ou vos collègues de travail ne seraient pas dans le même bateau. Si oui, invitez-les à la maison! Ce sera peut-être le début d’une belle tradition. Dans le cas contraire, faites-vous un cadeau, mangez ce que vous voulez, lisez un livre drôle dans le bain et écoutez « Maman, j’ai raté l’avion » en vous demandant pour une ixième fois comment deux voleurs peuvent être aussi cabochons!

Voilà. C’est ça Noël: du joyeux quétaine, rempli d’amour, qui se termine avec l’anecdote de la moutarde dans la face à grand-maman. Joyeuses Fêtes!