1,25 M$ à trouver pour ses 125 ans

PATRIMOINE. La Fabrique de la paroisse Sainte-Famille-de-Beauce a lancé une campagne de financement le lundi 12 juin afin de restaurer et redonner un rôle plus communautaire au presbytère de Saint-Joseph-de-Beauce. 

L’objectif est d’atteindre 1,25 M$. Un montant de 700 000$ proviendrait des divers paliers gouvernementaux, et 550 000$ de la levée de fonds auprès des entreprises, des institutions et de la population. 200 000$ ont déjà été amassés par le comité de financement de la restauration.

Les réparations à faire sont nombreuses et s’étaleront sur 4 à 5 ans. Quatre phases sont prévues au projet. La première est l’installation de gicleurs pour 245 000$, la deuxième, au coût de 566 000$, comprendra le drainage des fondations, la galerie et les fenêtres, suivra pour 135 000$ les moulures et ornementations et la dernière pour 185 000 $, la tuyauterie et le chauffage.

Chacune de ces étapes devrait rapprocher de plus en plus l’édifice de la fonction que le comité de financement souhaite lui dédier, c’est-à-dire, un lieu de rassemblement, autonome financièrement. Le presbytère pourrait à la fois servir de lieu de réception, de réunion, de local de pratique pour des cours de musique, d’arrêt gourmand pour les touristes de la future piste cyclable. «Il y a déjà un jardin communautaire et j’ai vu, il n’y a pas longtemps, de jeunes filles venir pratiquer la gymnastique», prend comme exemple le curé Victor Bernier.

«Si on avait axé seulement sur le volet religieux, je crois qu’on aurait fait fausse route», a renchéri le député de Beauce-Nord, André Spénard. La fabrique de Sainte-Famille-de-Beauce, qui regroupe 12 paroisses avoisinantes, aurait toujours ses bureaux, ainsi que la résidence du curé Bernier et les lieux de pastorale.

Presque palais épiscopal

Une visite du presbytère avec le curé Bernier nous permet de comprendre l’ampleur du lieu et le potentiel qu’il recèle. Exception faite d’une salle de réunion et des appartements de M. le curé, le premier et le deuxième étage sont inutilisés, ainsi que l’impressionnant grenier, tandis que le sous-sol sert déjà de lieu de rencontre pour des groupes comme les AA. «Auparavant, les chambres accueillaient des séminaristes et d’autres prêtres de passage. Aujourd’hui, elles servent de rangement et on ferme le deuxième étage l’hiver pour sauver sur le chauffage», explique le curé Bernier.

Perpétuer son histoire

Le rez-de-chaussée du presbytère était plein, lors de la conférence de presse du lancement de la levée de fonds. Ils ont été plusieurs à rappeler l’histoire du bâtiment . «C’est rare d’avoir autant d’édifices historiques dans le même arrondissement», a dit Claude Cliche, trésorier du comité de financement de la restauration.

«On ne cherche pas à faire compétition avec les autres édifices patrimoniaux comme le Musée Marius-Barbeau», a ajouté Louis Jacques, président du comité.

«Avant la fin du monde, il est probable que le presbytère devienne un palais épiscopal. Ce sont les mots de l’évêque de Québec à l’époque de la construction. L’histoire a été tout autre», a blagué le curé Bernier. «Mon grand-père a dû travailler à bout de bras lors de la corvée pour monter la bâtisse», a suggéré le préfet de la MRC Robert-Cliche, Luc Provençal.

Longue réflexion

La Fabrique a commencé cette démarche il y a de cela 10 ans. Après la réalisation du Carnet de santé en 2011(instrument pour évaluer l’état des bâtiments), un premier comité en 2015 et un autre en 2016 ont été mis en place.

Le 13 août aura lieu une messe extérieure pour les 125 ans du presbytère. Il reste deux lits de terre dans le jardin communautaire derrière le presbytère.