119 immigrants: pourquoi et comment?

EMPLOI. L’entreprise Olymel, en compagnie de différents collaborateurs, ont tenu des séances d’information le mercredi 7 et le mardi 13 février, respectivement à Vallée-Jonction et à Sainte-Marie, concernant l’embauche prochaine de 119 immigrants temporaires. Beauce Média a assisté à la soirée à Sainte-Marie, offerte devant une vingtaine de personnes.

Rappelons d’abord qu’Olymel a fait appel au Programme des travailleurs étrangers temporaires du gouvernement du Canada. Les nouveaux arrivants auront le statut de travailleur étranger temporaire (un an) renouvelable. Les nouveaux salariés proviendront de Madagascar (Afrique) et de L’île Maurice (environ 1100 km à l’Est de Madagascar). L’objectif d’Olymel est de les aider à obtenir leur statut de résident permanent. Il faut savoir que par le passé, l’usine de Saint-Esprit a accueilli 80 employés temporaires. De ceux-ci, 70 sont devenus des résidents permanents.

Si Olymel a fait appel à ce programme, c’est parce que le recrutement est difficile. En effet, Pierre-Yvan Lelièvre, directeur des ressources humaines, dit travailler presque quotidiennement en collaboration avec plusieurs firmes, publie des offres d’emplois dans différents médias, a lancé un programme de référencement interne, prend part à différents salons de l’emploi, etc. Il y a aussi quatre autobus qui partent de Québec et de Lévis avec des travailleurs à bord, et bientôt un cinquième devrait prendre la route. Tous ces efforts ont permis d’aller chercher 255 employés supplémentaires depuis juillet 2016.

« Il y a de belles opportunités actuellement, l’entreprise est en pleine croissance. Nous avons fait appel au programme afin de ne pas mettre en péril le développement de l’usine », a-t-il expliqué.

Notons que les candidats ont passé un examen médical et ont tous un casier criminel vierge. Olymel a également privilégié les travailleurs qui ont un secondaire 5 (ou l’équivalent) et qui parlent français.

Un devoir d’accueil

Michel Poirier, directeur de l’usine de Vallée-Jonction, sait que l’intégration se fera sur plusieurs semaines. Nul doute par contre que tout le monde sera bien reçu, ceci possiblement à la mi-mars. Par ailleurs, les logements ont tous été trouvés.

« Les personnes qui vont venir vont tout laisser derrière elles. Ce n’est pas facile de tout laisser pour repartir à zéro dans un pays étranger. On est appelé à tout réapprendre. Quand on est accueilli à bras-le-corps, c’est un grand réconfort psychologique. Ces personnes ont besoin de vous pour les soutenir », a indiqué Aya Georgette Dje, coordonnatrice du Comité d’accueil et d’intégration des immigrants (CAIDI) Beauce-Nord.

« Ce sont des gens qui nous ressemblent, souriants et faciles à côtoyer. L’objectif n’est pas de nier notre culture, mais de créer un espace où on se retrouve tout le monde ensemble. […] S’ils ne font que s’intégrer économiquement, on va les perdre. Il faut en faire des Beaucerons à part entière », d’ajouter Mélanie Grenier du Carrefour jeunesse-emploi.

« C’est important de rappeler qu’ils ne viennent pas voler nos jobs. Les usines ici ont un manque de main-d’œuvre et il faut y voir grandement », de prononcer Gaétan Vachon, maire de Sainte-Marie.

À la période de questions, la principale inquiétude concernait le « racisme systémique » de la population. Une expression qui n’a pas plu aux invités. « Même entre eux, les Beaucerons sont durs. Oui, il y a 20 % de ce que j’appelle les colons, mais il y a 80 % de gens à qui on peut faire confiance », est d’avis Michel Poirier. « Avant, il y avait des chicanes de clocher. Aujourd’hui, l’étranger vient d’un peu plus loin. La planète est un gros village », d’appuyer Mme Grenier.

Pierre-Yvan Lelièvre, Michel Poirier, Mélanie Grenier et Aya Georgette Dje.