Le dragage: une solution à court terme

SCIENCE. L’hydrogéomorphologue Pascale Biron croit qu’il faudrait surtout s’attaquer à la source de la sédimentation.

«C’est très souvent ce que les gens voient comme la solution au problème. Les sédiments s’accumulent et cela accroit le problème d’inondation bien souvent», décrit Pascale Biron professeure au département de géographie de l’Université Concordia.

La solution doit également tenir compte de la source des sédiments. D’où proviennent-ils? Comment ont-ils été transportés? «Si on sait que ce sont les champs, il faut briser la connectivité avec les cours d’eau en aménageant des bandes riveraines plus élargies ou arbustives», explique la professeure.

C’est inévitable. Les bancs de sables vont ultimement revenir. Ils font partis de la dynamique d’un cours d’eau. De plus, lorsque l’on intervient dans ces endroits, les espèces marines qui se servent de ses accumulations de sédiments vont être affectées.

«Le point de vue de [l’hydrogéomorphologie] est que toutes interventions de dragages ou de modifications du tracés sont un peu voué à l’échec, à moins, qu’il y ait un problème très spécifique comme un barrage ou un pont à protéger. La meilleure solution est de laisser les sédiments s’accumuler dans certains secteurs. Il faut avoir une compréhension plus globale», explique-t-elle.

La contamination des sédiments est l’anguille sous roche. Est-ce qu’il y a des métaux lourds, des suites de l’industrie beauceronne? Trouve-t-on encore des traces de la fuite des produits pétroliers de l’accident ferroviaire de Lac-Mégantic?» La question reste en suspend.

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