Josée Maher en quête du lapin parfait

SAINT-SYLVESTRE. La perfection n’existe pas. Mais, rien n’empêchent les passionnés de s’en rapprocher toujours plus! Voilà l’objectif de Josée Maher, éleveuse de lapins de Saint-Sylvestre.

A priori, l’élevage de Mme Maher est un passe-temps. Avec son conjoint Marc Berthiaume, elle veille sur une trentaine de lapins durant l’hiver et jusqu’à une soixantaine durant l’été, lesquels sont majoritairement de race English Angora. « J’ai déjà eu jusqu’à cinq races de lapins, mais je me suis mis en tête d’aller encore plus loin », a-t-elle commenté.

Josée Maher et un lapin d’environ 8 semaines.

De sa bouche, « aller plus loin » signifie respecter le plus fidèlement possible les standards des compétitions auxquelles elle participe, ceci au Québec, en Ontario et États-Unis.

En effet, depuis 12 ans, elle a acquis une solide expérience et de vastes connaissances qui ont fait d’elle une référence dans le milieu. Génétique, techniques de toilettage, moment de l’accouplement (pour avoir des lapins du bon âge le jour J)… rien n’est laissé au hasard. « J’ai fait des erreurs, mais il faut faire ses classes! », dit-elle.

Ainsi, sur 20 lapins mis au monde, 10 « font l’équipe » et uniquement deux ou trois participeront aux compétitions. Il faut savoir que Josée Maher présente uniquement les lapins qui ont leur tout premier « manteau ». Pourquoi? Parce qu’une deuxième fourrure ne sera jamais aussi belle que la première selon elle.

« Un deuxième manteau peut gagner, mais c’est rare. […] Les lapins viennent combler mon obsession de la perfection. J’appelle ça la vengeance de la Barbie! Je n’ai pas brossé de Barbie quand j’étais jeune », sourit-elle, consciente que négliger ses lapins ne serait-ce qu’un seul soir peut lui coûter une victoire future.

À la fin, trois destins sont possibles pour ses animaux. Certains sont vendus, d’autres seront utilisés pour la reproduction, et les derniers termineront tout simplement dans son assiette. Quant aux poils très généreux des lapins English Angora, elle les tisse et revend la laine à une cliente aux États-Unis (le matériel est peu connu au Canada).

Josée Maher investit énormément de son temps afin que ses lapins soient les plus beaux possible.

Victoire par-dessus victoire

Josée Maher revient tout juste de Lebanon en Pennsylvanie. Les 2 et 3 février derniers, elle a pris part au Pennsylvania State Rabbit Breeders Association (PaSRBA). Devant 3000 lapins, une de ses lapines a remporté quatre victoires sur quatre, soient meilleure variété, meilleure de race, meilleure de groupe et meilleure toutes races confondues. Il s’agissait de la première fois de l’histoire de la compétition qu’une Canadienne mettait la main sur un grand prix PaSRBA.

« Je ne veux pas seulement participer. J’ai toujours le but d’arriver là et de “torcher”! », est-elle décidée, en spécifiant qu’elle demeure une bonne compétitrice. « Je sais que lorsqu’un lapin gagne une compétition, c’est parce qu’il le mérite. »

Gonflée à bloc, elle attend maintenant impatiemment le moment de la convention américaine de l’American Rabbit Breeders Association (ARBA). Celle-ci aura lieu en octobre prochain à Reno au Nevada. « Ce sont mes Olympiques! », image-t-elle. Mentionnons que le rassemblement durera une semaine entière et comptera jusqu’à 25 000 lapins.

Un rêve plus grand que nature? Non, car la Beauceronne y a remporté deux troisièmes positions en 2012, et surtout une première position l’an dernier. Ce faisant, si le respect des Américains a été long à gagner, Mme Maher est désormais celle à qui on demande conseil. « Ils ont compris que j’étais là pour rester! », de lancer celle qui est devenue la toute première registraire de l’ARBA au Canada! Elle serait même éligible à devenir juge, mais elle n’y a que très peu réfléchi jusqu’à présent. « Peut-être un jour… »

Oui, il y a bien un lapin là-dessous!