Procès du « Bourreau de la Beauce »: l’accusé nie des accusations et en confesse d’autres

JUSTICE. C’était au tour de l’accusé aux 78 chefs d’accusation de témoigner dans son propre procès, le jeudi 16 novembre dernier, au Palais de Justice de Saint-Joseph. Si l’homme de 63 ans a nié ou mentionnait ne pas se souvenir des événements reprochés, celui que l’on surnomme aujourd’hui  le « Bourreau de la Beauce » n’a pas caché d’autres histoires peu reluisantes de son passé.

Dans l’ordre de ce qui a été raconté, à l’époque où sa famille et lui vivaient dans une commune appelée « L’arche du pardon », l’accusé a nié avoir déjà frappé ses enfants. Il a cependant laissé entendre qu’il criait constamment et qu’il avait effectivement donné des « tapes sur les fesses », mais uniquement à son aîné, et ce, par-dessus les pantalons. « Je voulais qu’il la sente, mais je ne voulais pas lui faire mal. »

Il a également démenti avoir frappé la fille d’un ami et fait des attouchements sexuels à sa grande sœur pendant qu’il les gardait. « Elle ma chatouillé là, entre mes jambes. J’ai dit: “C’est assez”. Ça a resté là. [Ensuite, il explique qu’il est allé se coucher.] Quand je me suis réveillé, j’ai senti une présence. J’étais comme en érection. Je lui ai dit: “Qu’est-ce que tu fais là?” Elle est retournée se coucher. »

Aveu

Lors du témoignage de cette victime alléguée, elle avait affirmé qu’il l’avait couché sur le sol et léché le vagin. « Je ne peux pas dire pourquoi elle a dit ça, c’est complètement faux. »

Par contre, lorsqu’elle était sur son lieu de travail et qu’il devait la ramener chez elle, il a admis l’avoir plutôt amené dans le bois et baissé ses pantalons. « Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça. Je n’ai rien demandé. Elle m’a fait une fellation. Je ne pense pas que je l’ai touchée. J’étais gêné, mais pas assez pour ne pas recommencer. […] Dans les semaines qui ont suivi, deux autres fois, c’est arrivé. C’est ça qui est arrivé. Les autres affaires, je ne me souviens pas “pantoute” », de lancer le Beauceron.

À une autre époque, la même plaignante dit avoir été obligée de lui faire une fellation dans un bureau dont la porte était fermée à clef. L’homme jure que le seul moment où les deux ont été dans un bureau tous les deux n’a duré que quelques secondes, et l’objet de la discussion aurait été le possible penchant de la jeune fille à épier l’homme. « Je lui ai dit: “Pourquoi tu me suis? J’aimerais que tu ailles jouer avec les enfants. » »

Plus tard, il a aussi admis avoir eu comme maîtresse la gardienne de ses enfants, qui avait 16 ou 17 ans alors qu’il en avait 32 ou 33. « Elle m’a dit qu’elle aimerait que je sois libre parce que ça lui prendrait quelqu’un comme moi dans sa vie. » Lors du témoignage de cette dernière toutefois, elle avait spécifié avoir agi sous la contrainte. « Je n’ai jamais utilisé la force. C’était de consentement. Je n’ai jamais mis ma main sur sa bouche », a-t-il déclaré.

En fin de matinée, il a aussi nié avoir maltraité sa femme ou donné des tâches de ferme trop difficiles à ses enfants. « Je leur demandais de soigner des lapins. Ce n’est pas difficile… »

Le procès se poursuit.