L’importance de ne pas se laisser emporter

Il est normal de se sentir emballer par un projet d’affaires. Mais, afin que l’enthousiasme ne se transforme pas en cauchemar, l’avocate Sylvie Bougie du cabinet d’avocats Vigi services juridiques a présenté différents trucs pour éviter certains pièges courants du milieu.

Me Bougie était en effet la conférencière lors du Déjeuner Reconnaissance de la Chambre de commerce et d’industrie de Saint-Joseph-de-Beauce, qui a eu lieu au restaurant Le Journel le mercredi 29 mars dernier.

Après avoir rappelé que chaque patron est responsable des faits commis par leurs employés, l’experte en droit des affaires a fait savoir qu’une erreur fréquente de nombreux entrepreneurs est d’inclure chaque nouvelle division ou nouveau produit dans la même compagnie. Or, une dette dans une division d’une entreprise peut mettre en péril les profits d’une autre division. « C’est important d’avoir une belle réflexion », dit-elle.

Afin d’éviter se faire prendre au jeu de l’ambition, Sylvie Bougie conseille aussi d’y penser à deux fois avant de prendre un associé. Celui (ou celle) auquel on pense ne partage peut-être pas la même vision, ou peut-être a-t-il une mauvaise cote de crédit ou un casier judiciaire effrayant… « Deux associés qui n’ont pas le même objectif à long terme finissent fréquemment avec un litige », a-t-il continué.

Ça prend un contrat

Le troisième point avancé par la conférencière, et non le moindre, est l’importance d’établir un vrai contrat de service et le faire réviser. « Un entrepreneur a tendance à vouloir vendre son âme parce qu’il veut faire une vente, mais le client doit aussi avoir des obligations », a-t-elle lancé, d’avis qu’il est difficile pour une entreprise d’honorer ses délais de livraison si son client ne lui fournit pas toutes les pièces nécessaires dans les temps.

Également, un contrat bien fait peut inclure une facture de départ, un montant pour les intérêts, des modalités de paiement, une clause de renouvellement, ou encore, prévoir une porte de sortie en cas de mauvaise entente. « Une bonne poignée de main, ça ne veut rien dire », de préciser Me Bougie.

Avant de quitter, celle qui sortira au printemps un livre de conseils juridiques a offert aux participants un formulaire d’analyse de risque. En examinant leurs dossiers, elle espère conscientiser la communauté d’affaires aux dangers du métier d’entrepreneur.

Le prochain Déjeuner Reconnaissance aura lieu le mercredi 26 avril. Le conférencier sera Jean-François Routhier du FM 101,5 de Sainte-Marie.