Passionné des armes et tireur émérite à Saint-Odilon

Passionné des armes et armurier de profession, Ralph Colgan a été sacré, le 12 août dernier, champion canadien de tir de précision longue distance à la carabine lors des championnats nationaux présentés à Connaughton, en banlieue d’Ottawa.

Inscrit dans la classe ouverte, qui réunissait une centaine de compétiteurs venant de partout au Canada, mais aussi d’une dizaine de pays dont les États-Unis, l’Allemagne, l’Angleterre, le Portugal et l’Afrique du Sud, le résident de Saint-Odilon-de-Cranbourne a devancé tous ses compatriotes et terminé 5e au classement général dominé, principalement, par des Américains.

«Ces gars-là s’entraînent à l’année à l’extérieur alors que nous, nous n’avons que quelques mois pour le faire, ce qui fait toute la différence», précise le nouveau champion canadien qui était bien fier de sa performance. À cet effet, seulement sept points le séparaient du vainqueur de la compétition qui avait lieu du 10 au 12 août.

Membre de l’équipe canadienne de tir, il entend profiter de la prochaine année pour se préparer sérieusement en vue de ce championnat mondial. Après cette compétition d’envergure, il envisage la possibilité d’aller tirer aux États-Unis, lui qui a déjà reçu des invitations en ce sens de ses adversaires et amis américains.

Une année fructueuse

Adepte du tir à la carabine depuis près de 20 ans, Ralph Colgan a, de son propre aveu, connu une saison 2016 des plus satisfaisantes. La compétition d’Ottawa était sa cinquième cet été. Il a notamment remporté les championnats provinciaux et de l’Est-du-Canada en juillet avant de s’imposer à Ottawa la semaine dernière.

Âgé de 43 ans, le résident de Saint-Odilon dit apprécier ce sport dans lequel l’âge des compétiteurs importe peu, en autant qu’ils soient en excellente condition physique. «Je suis fier de mes résultats d’autant plus que je travaille la semaine et que je dispose de peu de temps pour m’entraîner», poursuit-il, ajoutant que les entraînements se tiennent surtout à Valcartier et Ottawa.

Chaque année, il tire près de 20 000 balles, dont près de 4000 l’été (fin avril à septembre). «L’hiver, ça se fait à l’intérieur. Je vais un peu à Sainte-Rose, mais ça se fait surtout chez mon employeur qui dispose d’une salle de tir chauffée où nous testons chacune des armes que nous fabriquons.»

Armurier depuis près de 15 ans, Ralph Colgan a longtemps travaillé à son compte avant de joindre l’équipe de Fierce Canada, fabricant d’armes à feu haut de gamme basé à Disraéli, près de Thetford Mines. L’entreprise vend 80 % de sa production aux États-Unis.

Sport psychologique

Si la plupart des compétiteurs sont de fameux tireurs et possèdent d’excellents équipements, il ajoute qu’une bonne partie de l’équation se trouve dans la tête de ceux-ci. «Il faut être fort mentalement et ne pas se laisser déranger par ce qui se passe autour de nous. Lorsqu’on voit que l’un de nos compétiteurs montre des signes de faiblesse, il ne faut pas hésiter à en tirer profit, même si ce sont nos amis.»

Des commanditaires

Le tir à la carabine, admet Ralph Colgan, est un sport assez dispendieux. Il peut toutefois profiter de l’appui de quelques commanditaires personnels, dont le Ranch du chasseur de Saint-Prosper et son employeur. Cela sans oublier ceux qui supportent l’équipe canadienne.

Son appui le plus important lui vient toutefois, reconnaît-il, de son épouse Chantal Jacques «qui est toujours là pour m’appuyer et m’incite à aller m’entraîner, même lorsque j’ai moins le goût, certaines journées.»