Raphaël Lessard est encore sous le choc

Remporter une série de courses américaine lorsqu’on est un Beauceron de 15 ans n’est pas banal. En effet, en triomphant du Cars Super Later Model Tour le samedi 12 novembre dernier, Raphaël Lessard de Saint-Joseph devenait le deuxième non-américain de l’histoire à être champion de la série, en plus de devenir le plus jeune Canadien à avoir remporté une série de stock-cars américaine. Ceci, le pilote commence à le réaliser.

« C’est spécial, je ne suis pas habitué », a affirmé humblement celui qui, le 12 novembre, a vécu sa quatrième victoire de la saison sur le circuit Southern National Motorsports Park à Lucama en Caroline du Nord. À ses côtés, les adversaires qui au début le regardaient en pensant: « D’où il sort? », sont aujourd’hui contents pour lui. Plusieurs sont même devenus ses amis.

Avant l’épreuve, Raphaël souligne qu’il n’était pas stressé. « Je suis toujours très confiant parce que je fais ce que j’aime », dit-il. Qui plus est, grâce à ses bons résultats de la saison, il n’avait qu’à prendre le départ pour être sacré champion.

Sinon, bien que la vitesse des bolides oscille entre 120 et 140 miles à l’heure (entre 193 et 225 km/h), les risques ne l’inquiètent pas le moins du monde. « C’est impossible de bouger dans la voiture. La tête et le corps sont très protégés », a-t-il assuré, en ajoutant qu’il demeure nécessaire de rester concentrer tout au long de l’épreuve. La concentration doit bien sûr être doublée d’une excellente endurance physique, puisqu’une course de 150 tours peut prendre jusqu’à deux heures et l’été, lorsqu’il fait 40o à l’extérieur, il fait 65o dans la voiture.

Toujours apprendre

Au cours de la saison, Raphaël dit avoir pris beaucoup d’expérience. Entre autres, il a remarqué qu’au Québec, les pilotes sont agressifs dès le départ. À l’opposé, les Américains vont plutôt choisir de ménager leurs pneus et seront plus observateurs afin d’attendre le bon moment pour foncer. Cette stratégie peut changer complètement le dénouement d’une course.

Sur le plan scolaire, Raphaël doit tout apprendre avec son ordinateur. Ça fait d’ailleurs plus de six mois qu’il n’a pas vu ses amis de la Beauce. Il a par contre de très bons amis aux États-Unis qui lui offrent un avantage indirect: son anglais s’est grandement amélioré.

Pour la suite, conscient de l’ironie que son père doive le reconduire à ses courses, le Joselois a très hâte d’avoir enfin son permis de conduire. Il souhaite enfin poursuivre sa carrière de pilote aussi longtemps que possible. L’an prochain, il ne participera cependant pas à la même série, mais il prendra certainement le départ de plusieurs gros événements afin d’y côtoyer les meilleurs pilotes.

Rappelons que le lundi 14 novembre dernier, le jeune homme a été invité à signer le livre d’or de la Ville de Saint-Joseph; un livre que son propre père a eu l’honneur de signer en 1976. Touché par l’attention, Raphaël a indiqué qu’il continuerait de « représenter le Canada du mieux que je peux ».