De la côte à Thomas au NASCAR

ANNIVERSAIRE. L’Autodrome Chaudière fête ses 25 ans. Michel et Pierre Lessard racontent comment tout a commencé.

Les gravières de Vallée-Jonction sont bien connues dans la région. Elles ont desservi et continuent de fournir en matériaux de nombreux chantiers dans la région de Québec. L’histoire de l’Autodrome a elle aussi commencé dans une gravière.

Dans les années 80, un sentier de motocross a d’abord vu le jour sur le côté ouest de la rivière Chaudière.

Un soir d’été, Michel Lessard observait les motocross, perché sur montagne de gravier, lorsque l’idée de construire un circuit de voiture lui est venue.
Convaincre le Club Lions de Vallée-Jonction d’embarquer dans son projet aura pris à M. Lessard quelques réunions. À cette époque, on vivait l’apogée des courses à obstacles. Michel Lessard prit l’initiative d’ajouter une piste pour les voitures à celui déjà existant de motocross.

La première course à obstacles s’est tenue en 1982, dans la carrière située derrière l’emplacement actuel de l’Autodrome.

Pendant neuf ans, les voitures ont circulé dans les pentes et courbes hasardeuses de la gravière.  «Il fallait contourner les pentes de saut. Elles étaient trop à pic pour les voitures», explique Michel Lessard.

Côte à Thomas

À cette époque, un élément distinguait la piste de Vallée-Jonction des autres: la côte à Thomas. La pente la plus abrupte du circuit. Les spectateurs se trouvaient tout juste au-dessus et pouvaient voir les voitures effectuer leurs sauts. Le nom vient d’un coureur qui aurait étouffé son moteur en haut de la côte. Son véhicule serait ensuite parti à reculons pour se retrouver sur le capot.

«Il n’était pas rare de voir 1500 ou 2000 personnes», se rappelle Michel Lessard. D’une course par année, la gravière est passée à deux au moment où la gravière n’était plus praticable en 1990. «Elles se sont vidées. Il n’y avait plus de place», conte-t-il.

Vitesse supérieure

C’est ensuite en 1992 que la première saison de course sur terre battue se tient à l’emplacement actuel de l’Autodrome. Sur la piste, il n’était pas rare de voir plusieurs dizaines de voitures concourir en même temps. Les gens apportaient leurs chaises pliantes et s’installaient dans les pentes de la gravière pour suivre les courses. Michel Lessard et son fils n’ont pas compté le nombre d’heures consacrées à la préparation des courses et à l’amélioration du site.

Les courses de terre battue ont par la suite donné lieu à la construction de la piste asphaltée et inclinée d’aujourd’hui en 2004. Un an et demi de travaux plus tard, l’Autodrome accueillait, le 26 août 2005, sa première course sur son quart de mille asphalté.

Au fil des années, l’Autodrome n’a cessé de signer des ententes avec les séries de courses de plus en plus prestigieuses.
De 2012 à 2015, l’Autodrome a connu une période sous les auspices de deux nouveaux propriétaires, Dany Lagacé et Kevin Roberge. Ils ont investi beaucoup d’argent dans les infrastructures, en ajoutant, entre autres choses, une passerelle. Leur gestion a été de courte durée. Les rumeurs de vente et de fermeture de l’Autodrome ont commencé à courir à la fin de l’été 2015.

C’est finalement 25 investisseurs qui l’ont repris collectivement, dont Michel et Pierre Lessard afin d’éviter le pire.

Aujourd’hui à l’âge de 75 ans, Michel Lessard continuera de venir aux courses aussi longtemps que sa santé le lui permettra. Il en garde un souvenir de dur labeur et de belles festivités.