On veut nous voler notre poutine!
Personne ne s’en rend compte, mais on est en train de nous retirer, fiers Québécois que nous sommes, la propriété de l’une de nos plus grandes inventions, avec la motoneige et la souffleuse à neige, et j’ai nommé : la poutine!
Maintenant que ce mets est offert sous toutes sortes de déclinaisons au Canada, aux États-Unis, en Grande-Bretagne et même dans des contrées aussi lointaines que la Thaïlande, elle prend de plus en plus l’appellation de plat «canadien».
C’en est trop, il nous faut réagir avec véhémence contre cette appropriation culturelle de notre recette hyper calorique et décadente.
Le débat fait rage actuellement partout où est offert ce met de choix, concocté à Warwick alors qu’un client aurait demandé qu’on ajoute du fromage à sa frite sauce, ce à quoi le chef aurait répondu : «ça va faire une méchante poutine!»
Un crime de lèse sauce brune
J’ai même lu qu’à Londres, on sert une poutine tout à fait à l’image de notre traditionnelle recette, dans un restaurant où le chef a un accent ontarien et arbore – affront suprême! – une casquette des… Maple Leafs de Toronto!
Allons-nous nous laisser manger la poutine sur le dos sans réagir! Oh que non!
D’autant plus que notre poutine perd graduellement son identité plus elle s’éloigne de son lieu natal. Comme on ne trouve pas partout eu bon fromage qui fait «couic couic», on le remplace par des succédanés comme du mozzarella ou du Cracker Barrel.
J’ai déjà mangé une poutine dans un PFK en Ontario avec la sauce brune de ce commerce, qui n’a rien à voir avec NOTRE sauce brune, suave et bien grasse.
On l’a fait avec de l’effilochée de canard – Obama en a servi à Justin Trudeau – , avec du homard, du foie gras et je ne sais quels autres ingrédients odieux qui en dénature la texture profonde.
Il faut faire cesser ce carnage!
Identité
Actuellement, nous perdons tellement d’énergie à défendre notre identité face aux Musulmans, aux Juifs, aux Haïtiens et à tous ceux qui ne mangent pas comme nous, alors que nous laissons notre fleuron national se faire voler par les bonzes du Canada anglais.
Il s’agit de la plus grande offensive contre notre patrimoine québécois, encore plus que le congé de taxes à Netflix. En fait, la poutine devrait faire partie des discussion de l’ALENA et l’UPA devrait défendre avec vigueur le Cheddar et en faire une obligation dans toute les poutines du monde entier.
J’exhorte donc tous les Couillard, Legault, Lisée et Nadeau-Dubois du Québec à s’unir afin de défendre la poutine. Sinon, notre identité se ramollira comme le fromage et finira par disparaître dans la sauce brune…