Petite fraude entre amoureux
La misère humaine peut parfois conduire certaines personnes à accomplir des gestes désespérés. C’est ce qui est arrivé à Karolann Blanchet et Jean-François Côté de Saint-Georges qui, ayant beaucoup de difficultés à joindre les deux bouts, ont décidé de frauder le Super C de Sorel-Tracy de Sorel-Tracy entre le 30 juillet et le 14 août 2015. Le procès du couple s’est déroulé le jeudi 25 août dernier au Palais de Justice de Saint-Joseph.
L’astuce consistait pour M. Côté à venir effectuer de faux retours de bouteilles vides à l’épicerie où travaillait Mme Blanchet, afin d’échanger les coupons de caisse contre de l’argent ou de la nourriture. Le montant en cause, difficile à évaluer semble-t-il, environnerait les 733 $.
Tel que la situation a été racontée, les heures de travail de la jeune femme diminuaient, le conjoint était aux études, et le couple aura en plus un bébé prochainement. « C’était difficile de payer les comptes et de remplir le garde-manger. On se sent mal d’avoir fait ça, mais à ce moment-là, on n’avait pas le choix. On manquait de tout », d’expliquer Karolann Blanchet.
Le juge Steve Magnan, en soulevant être très sensible à la situation vécue par les deux accusés, croit surtout que le vol était la solution facile. Afin de dissuader quiconque de réaliser le même manège, l’absolution n’a pas été accordée. « L’intérêt de la société est qu’il faut envoyer un message qu’en fraudant un employeur, on vient briser une relation de confiance », a-t-il commenté.
Ainsi, la femme âgée de 20 ans sera en probation pendant un an. Elle disposera également de 12 mois pour verser 120 $ au Super C. Il faut savoir qu’une somme de 614,06 $ a déjà été remboursée au supermarché.
Quant à son conjoint de 26 ans, il devra accomplir 150 heures de travaux communautaires. Lors des événements, M Côté était en effet en probation, car il avait volé un tracteur en juillet 2014. Il a aussi divers antécédents de voie de fait, de menace et bris de probation notamment.
« Je n’ai jamais pris la voie difficile et je n’imaginais pas que ça avait des répercussions sur les enfants. J’en ai par-dessus la tête. Je ne veux plus faire les mêmes erreurs », a-t-il soufflé.
Puisqu’il a déjà eu trois peines de travaux communautaires par le passé, la procureure de la couronne Audrey Roy-Cloutier croit que l’homme n’a jamais vraiment compris le message. Ce faisant, elle a suggéré une détention de 30 jours, suivant le principe de gradation des sentences.
« La peine doit avoir un aspect dissuasif et je ne suis pas certain que des travaux communautaires soient la peine appropriée. J’ai longuement envisagé l’emprisonnement, mais vous devez comprendre que c’est probablement la dernière fois que vous pouvez y échapper », de prévenir M. le juge.
Les travaux communautaires, à effectuer dans un délai de 10 mois, est liée à une probation et un suivi d’une année.