Elle offre 1000 $ en pardon de son vol à 40 $
Le 4 juillet 2014, Marie-Josée Bourbeau, 48 ans de Lac-Etchemin, a dérobé une bouteille de Tia Maria à la SAQ. Dans l’espoir d’obtenir une absolution, le mercredi 7 septembre dernier au Palais de Justice de Saint-Joseph, elle a offert une somme de 1000 $ au Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC). Peu convaincu de son témoignage, le juge Hubert Couture ne lui a pas accordé ce privilège.
Lors de l’événement, elle était rentrée au commerce de Lac-Etchemin en furie, après que le commis ait refusé de vendre de l’alcool à ses fils, car ceux-ci n’avaient pas de carte d’identité. L’employé lui avait ensuite refusé une transaction, puisqu’elle était visiblement en état d’ébriété (règlement oblige). Après quelques insultes, elle a dérobé la bouteille de Tia Maria sous l’œil actif de la caméra de surveillance, avant de lancer au commis: « T’enverras la police chez moi. »
Après coup, elle avait fait faire un mandat-poste à la SAQ au montant de 50 $ avec un mot d’excuse. Pourtant, lors de son procès le 30 juin dernier, elle avait nié avoir pris quoi que ce soit. « J’avais donné 40 $ de l’autre côté de la caisse. Il y a eu un malentendu quelque part, je n’ai pas volé », avait-elle lancé. Mercredi dernier, c’est le discours inverse qui a été prononcé. « C’est un cas isolé que je regrette terriblement. Il n’y a pas une journée où je ne me dis pas: “Qu’est-ce que j’ai fait là! ” J’ai fait une croix sur l’alcool… ou peut-être très peu à l’occasion. »
À sa défense, l’avocate Marie-Claude Perron a souligné que sa cliente fait du bénévolat, qu’un don de 1000 $ n’était pas banal, que l’objet volé a été remboursé et que le fait de ne pas obtenir d’absolution pourrait lui faire perdre ses assurances commerciales (Mme Bourbeau gère une cantine).
À l’accusation, le procureur de la couronne Pierre-Alexandre Bernard a rappelé que l’Etcheminoise a un antécédent de conduite avec les capacités affaiblies avec refus d’obtempérer datant de 2006. Puisqu’elle est déjà criminalisée, il devine que ses assurances demeureront en vigueur.
« J’ai de la difficulté à percevoir l’intérêt véritable de madame qui requiert une absolution. Une peine, ça ne s’achète pas, ça se mérite », a finalement tranché M. le juge. Ainsi, Marie-Josée Bourbeau a été condamnée à payer une amende de 150 $ dans un délai de six mois.