Un premier grand rôle pour Arnaud Vachon

CINÉMA. Du haut de ses 14 ans, Arnaud Vachon de Saint-Isidore connaît actuellement la frénésie des plateaux de tournage. En effet, depuis le 15 février dernier, et ce, jusqu’au mois de mai prochain, il partage l’écran avec Sébastien Ricard, Rémy Girard, François Papineau et Fabien Cloutier dans le film « Vinland » de Benoit Pilon.

« Je suis vraiment content. Ça a toujours été un rêve pour moi. C’est une super belle expérience. […] Je me sens intimidé et privilégié de travailler à leurs côtés. Se faire dire « Bravo » par de grands acteurs comme ça, c’est spécial! », a-t-il commenté.

Entre autres, il a raconté avoir profité d’une grande familiarité avec Fabien Cloutier, aussi de la Beauce, car M. Cloutier connaît ses parents. Anecdote de tournage: dans une scène, Fabien Cloutier doit lui administrer une claque en arrière de la tête. Or, ladite scène a dû être reprise plusieurs fois. « Il y en avait des pas pires [des claques]… C’était drôle! », est-il amusé.

Le jeune Isidorois a également apprécié la présence de beaucoup de jeunes dans l’histoire du film. « C’est comme si on se connaissait depuis toujours! », a-t-il affirmé. Toutefois, à son avis, savoir rester professionnel est une difficulté considérable pour « une gang d’ados ensemble ».

Autre défi, pleurer sur commande pendant de longues périodes de temps n’était pas toujours facile pour Arnaud Vachon. Cependant, bien que la production avait quelques trucs à lui proposer, son égo lui a permis de verser de vraies larmes à la caméra.

À un moment, il a même dû courir dans la neige avec des patins d’époque (très peu confortable selon lui), ceci lors d’une journée particulièrement froide. Ainsi fatigué, fâché et en pleur, il a dû reprendre la scène une vingtaine de fois. Le soir, il va sans dire qu’il ne se sentait même plus le visage ni les mains…

Arnaud Vachon. (Cédit: Marjorie Roy – Optique photo)

Un peu de chance, beaucoup de talent

C’est Marie-Andrée Roy, mère du comédien, qui avait vu passer une annonce pour le rôle. Pour la maman comme pour son fils, elle tombait juste au bon moment. « Je voulais l’aider, mais il a tout fait tout seul. Je me suis dit: « C’est lui qui le sait, il va être tout seul là-dedans. » Et il se faisait confiance », a-t-elle raconté. Ainsi, trois auditions plus tard, Arnaud Vachon ajoutait son nom au générique. « Tout Saint-Isidore est fier! »

En tant que maman, elle a avoué avoir été impressionnée par la grosseur de la production. « Je trouvais ça un peu irréaliste. […] C’était créatif, militaire. » Par ailleurs, tout le monde s’est montré extrêmement gentil, et son fils est demeuré parfaitement calme à tous moments.

Fait cocasse, il a auditionné d’abord pour le personnage de « Chouinard », tandis qu’un autre jeune acteur, Alexis Guay, tentait d’obtenir le rôle d’Émile. La production a finalement décidé d’attribuer le personnage d’Émile à Arnaud et inversement. Arnaud Vachon a également eu la chance d’ajouter une phrase qui n’était pas au scénario. Ces quelques mots lui ont bien sûr fait un petit velours.

En ce qui a trait à l’école, Arnaud Vachon est un élève de secondaire 3 inscrit au programme des Langues du Collège de Lévis. Ses professeurs, comprenant parfaitement la situation, l’encouragent à vivre sa passion au maximum. Le jeune homme pourra donc prendre des cours du soir dans quelques semaines afin de rattraper le temps perdu.

Entretemps, son agence, l’Agence Artistique Marie-Hélène Bibeau, travaille présentement à lui obtenir une audition pour un rôle dans une série télévisée. Conscient de sa chance, Arnaud Vachon n’est ni pressé, ni inquiet quant à son avenir. Néanmoins, devenir un comédien professionnel est son seul et unique objectif.

Arnaud Vachon, dans les traits d’Émile Lacombe. (Crédit: Sébastien Raymond)

Synopsis

« Vinland », c’est l’histoire d’un éducateur exceptionnel dans un collège de garçons de l’est du Québec de la fin des années 1940. Adulé de ses élèves, mais perçu comme trop dérangeant par les supérieurs de sa congrégation, le Frère Jean (Sébastien Ricard) est un progressiste annonciateur des changements à venir dans le Québec des années 1950 et 1960. Voulant à la fois résoudre une énigme historique, motiver ses élèves et empêcher le décrochage d’Émile (Arnaud Vachon), un étudiant en difficultés, Frère Jean entreprend de conduire des fouilles archéologiques visant à prouver l’établissement d’une colonie Vikings (le Vinland) sur la côte du Saint-Laurent. L’entreprise bouleversera la vie du collège et laissera sa marque sur les destins du jeune Émile, et de Frère Jean lui-même.

À cette heure, environ la moitié du tournage est terminée en ce qui concerne le Beauceron. Tenu dans les régions de Montréal, Saint-Césaire et Charlevoix, le tout devrait être terminé d’ici la fin du mois de mai. Le film prendra l’affiche en 2020.