Réunir les créateurs et la population
CULTURE. Près de 80 personnes se sont rendus au nouvel Espace culture Frampton, nouvellement aménagé dans la sacristie de l’église de la localité. Le lieu propose une boutique de créateurs locaux et un endroit où les gens pourront se rassembler autour d’un café et d’une petite gâterie.
L’idée de revitaliser l’endroit vient d’une réflexion de la Corporation culturelle de Frampton qui souhaitait un espace qui permettrait aux artisans de la localité et à la population en général d’avoir accès à un lieu de rencontre, explique Gina Cloutier, initiatrice de la démarche. « On le travaille depuis près d’un an. Nous en avions parlé aux gens de la Fabrique et eux voyaient la chose d’un bon œil. Revitaliser l’église et le cœur du village à Frampton était une bonne idée pour eux. Pour nous, on souhaitait créer un lieu de rassemblement et une vitrine pour nos artistes. »
Le projet a ensuite été présenté à la paroisse Saint-Famille qui là aussi a donné une réponse positive. Restait à convaincre le Diocèse du bien-fondé de la démarche. « La réponse a été positive, mais conditionnelle à une consultation publique. Nous l’avons fait et les gens ont applaudi. On nous a toutefois demandé de garder quelques éléments rappelant le passé. Le Diocèse a par la suite pu désacraliser l’espace. »
Les résidents de la localité ont maintenant accès à un lieu de rassemblement qui n’existait plus, depuis la fermeture de certains commerces, fait valoir Mme Cloutier. En plus des créations des artisans, l’endroit propose un comptoir à café et de petites douceurs telles que brioches, pain ou autres. « On ne fait rien ici qui peut entrer en compétition avec les autres commerces. On ne pourra pas sortir le café, comme au dépanneur. Nous n’avions pas d’endroit à Frampton où on pouvait s’asseoir et jaser. Les gens ont besoin de cela. On souhaite que les gens se l’approprient et le rendent vivant, autant la population que les créateurs. »
Un espace qui porte bien son nom
La plupart des créateurs sont de Frampton ou ont un lien avec la localité. Peintures, miel, produits dérivés du Miller Zoo, de Frampton-Brasse, articles de décoration, bijoux et parfums sont autant de choses qui seront étalées sur le plancher du commerce, et même davantage. « Personnellement, j’ai des produits d’érable ici. J’ai des épices aux fines herbes aussi. Les Fermières sont des artisanes et déjà certaines ont des choses de présentées. Nous avons même une petite fille de 12 ans, qui fait ses bijoux, et sa grand-mère. C’est vraiment varié. »
Plusieurs artisans et membres de la corporation ont participé à la mise sur pied de l’espace qui sera ouvert du jeudi au dimanche de 10 h à 16 h. « Il y a peu de choses en début de semaine. Les gens ont des choses à faire après le week-end généralement. Il faut aussi dire que ce sont des bénévoles et les artisans qui travailleront sur place et trouver des gens, 7 jours par semaine, ce serait difficile. C’est ça pour les entreprises, alors ce serait la même chose pour nous », ajoute Mme Cloutier qui ajoute que du pain frais sera disponible le samedi et qu’un piano est aussi disponible pour celles et ceux qui souhaitent ajouter de l’ambiance à l’espace.
Mme Cloutier ajoute qu’une programmation d’activités sera éventuellement mise sur pied, pour animer l’endroit. « On pense à des ateliers de formation pour les aînés, des cours de pâte à modeler pour les jeunes. On souhaite une parade de mode à l’automne, des formations pour différentes choses que l’on organisera aussi en collaboration avec l’école primaire, et pour la population en général également.
L’autofinancement
Maintenant réalisé, Mme Cloutier estime que l’endroit peut s’autofinancer. L’aménagement a nécessité un investissement avoisinant les 90 000 $. Elle ajoute que la corporation et son président, Yvan Tardif, travaillent activement à appliquer sur certains programmes. » Nous souhaitons aller chercher des subventions éventuellement. On devra se mettre aux normes pour recevoir les personnes handicapées d’ici deux ans. La municipalité nous a donné un coup de main, mais nous ne sommes pas allés chercher d’argent des citoyens. Nous nous sommes autofinancés grâce à des fondations et des entreprises. Notre fonds de roulement nous permettra d’opérer au cours des deux prochaines années. On vise à aller chercher suffisamment de revenus pour payer nos frais. «
La Caisse Desjardins de la Nouvelle-Beauce a octroyé une somme de 21 000 $ au projet, sur une période de trois ans, contribution provenant de son Fonds d’aide au développement du milieu (FADM) et qui permet de soutenir des projets structurants pour les communautés. » Espace Culture Frampton cadre très bien dans ce volet dans l’objectif de dynamiser la municipalité et de mettre à l’avant-plan la culture et les producteurs locaux. Il s’agit d’un lieu de rencontre privilégié au cœur du village en plus de donner une deuxième vie à un lieu unique », a résumé André Boutin, administrateur à la Caisse lors de l’inauguration.
L’élément est également en lien avec l’avenir de l’église, une question qui se pose à Frampton comme dans la plupart des localités de la région. « On entend dire que plusieurs églises pourraient fermer dans la région, d’ici 5 ans. Peut-être pas la nôtre, car la paroisse a encore des réserves et on tient régulièrement des spectacles pour financer son fonctionnement. »
Une suite est-elle envisageable ? Mme Cloutier n’écarte pas que l’idée d’un restaurant est évoquée par plusieurs, mais peu probable. « On nous en parle déjà, mais ce n’est pas un endroit pour y cuisiner. Ce qu’on pourra possiblement faire, c’est une soupière et entrer des petits fromages, des terrines ou autres. On ne veut surtout pas entrer en compétition avec des commerces existants. L’objectif est d’encourager localement, alors des choses seront possibles. »