Les cinéphiles ont voyagé à Saint-Séverin
Plusieurs rendez-vous sur l’essence de la vie, l’histoire, la différence, la quête ou la réappropriation de son identité. Ce sont là des thèmes que proposait le Festival du cinéma de Saint-Séverin en fin de semaine dernière.
Dans l’église qui devient le temple de plusieurs projections cinématographiques durant quatre jours, les gens partent à la découvertes de plusieurs univers : celui des autres et le leur. C’est l’essence même d’un festival de films, résume Louise Chamberland, responsable de la programmation.
Dimanche après-midi, par exemple, dans une salle comble, c’est l’identité régionale qui était mise en avant-plan. Avec la présentation du documentaire « Le quartier d’où je viens… », c’est l’histoire des déchirements vécus par quelque 400 familles de Thetford qui, dans les années 1950 et 1970, ont été déracinés de leur lieu de vie en raison de l’explosion du secteur minier.
Des repères d’enfance perdus, des réadaptations nécessaires pas toujours faciles, voilà ce que racontaient des témoins qui ont grandi dans le quartier Saint-Maurice. Aujourd’hui, les mines ont laissé place à des trous, des rues encore visibles, mais envahies par la végétation.
Le cours d’une vie à travers sa rivière
Puis, les cinéphiles ont eu droit à l’histoire de la Chaudière. Ce documentaire des coréalisateurs Linda Champagne, Simon Paquet et Jean Maheux de Saint-Georges, laisse tantôt la parole à cette rivière qui se raconte, tantôt à ceux et celles qui témoignent de son apport. Très bien ficelé et regorgeant de belles images, « Au fil de la rivière Chaudière », c’est une aventure qui commence avant les années 1500, mais qui se projette jusqu’à aujourd’hui.
Comment s’approprier davantage la Chaudière? Comment nourrir sa sauvegarde d’un point de vue environnemental? Voilà des questions qu’on pose. Voilà des réflexions auxquelles l’équipe a voulu amener les spectateurs.
Les pinceaux de l’espoir
En dehors de la Beauce, le Festival a laissé place à un plongeon dans le monde. À travers l’œil et les pinceaux de Fonki, jeune graffiteur montréalais originaire du Cambodge, c’est l’histoire d’un génocide qui a fait plus de 1,7 million de morts dans dernière moitié des années 1970 que l’artiste de la rue étale dans son film « Retour aux sources ».
Un jour, il parcourt à nouveau son pays pour y imprimer, sur un mur, des personnages de sa famille, victimes de la guerre. Une histoire qui est aussi celle de toutes les familles qui ont vécu le même sort. Sa murale, c’est enfin un message : redonner un nouveau souffle à la culture de ce pays et dans une mesure plus large, laisser savoir qu’on peut ajouter des couleurs à la vie quand le passé semble trop gris, dit-il.
Le rideau est maintenant tombé sur ce 12e rendez-vous cinématographique. Le bilan, croit l’organisation, devrait être à peu près similaire à celui de l’an dernier.