Un projet qui inquiète à Saint-Isidore

Afin d’éclairer ses concitoyens à propos du Parc Brochu-Châtigny, le maire de Saint-Isidore Réal Turgeon a tenu une soirée d’information le lundi 14 août dernier dans les bureaux municipaux. En compagnie du biologiste Yves Leblanc, il a parlé des étapes terminées et à venir du projet, mais l’opposition ne s’est pas fait attendre.

Le parc compte un marais situé aux abords de la rivière Chaudière. Notamment, on prévoit rehausser 360 mètres de sentiers (afin qu’ils soient secs au printemps), mettre en place un ponceau, aménager 80 mètres de nouveaux sentiers et construire une tour d’observation. Ces éléments ont semblé plaire aux personnes présentes.

Dans le même ordre d’idées, le montant investi par la ville depuis le début, soit 177 812 $ (incluant des subventions totalisant 23 000 $), a semblé raisonnable pour certains mais exagéré pour quelques-uns.

L’histoire du castor

Toutefois, le projet inclut surtout de monter le niveau du marais de 70 centimètres. L’objectif est d’améliorer sa capacité d’épuration et en augmenter sa biodiversité. Or, les citoyens de Place 95 voyaient la chose autrement.

Il faut savoir qu’en 2014, un castor avait bloqué la circulation normale des eaux, montant ainsi le niveau du marais de trois ou quatre mètres (la hauteur n’avait pas été évaluée précisément). De ce fait, l’animal venait d’inonder des résidents, et le plus grand milieu humide avait convaincu une armée de moustiques, grenouilles, couleuvres et autres bestioles à venir s’installer sur leurs propriétés. On craint donc que l’ambition environnementale ne vienne avec de lourdes conséquences.

« C’est quoi l’intérêt? On voit déjà toutes sortes d’animaux. On ne veut pas qu’il y ait plus d’eau, parce que plus d’eau égale plus de grenouilles. C’est mathématique. Laissez tout ça de même, je suis sûr que vous êtes capables de faire de quoi de propre. Commençons par gérer ce qu’on a avant d’exagérer », se sont exprimé des citoyens.

« On ne peut pas le prédire [la venue de moustiques, de grenouilles et de couleuvres]. Ce sont les conditions météorologiques qui décident. Moi, ça ne m’inquiète pas », voulait rassurer M. Leblanc, mais la tentative semble avoir frappé un mur.

« Donc, le projet est acceptable si on ne touche pas au niveau de l’eau? », a questionné à son tour Réal Turgeon. Bien sûr, la réponse a été positive.

Enfin, il semblerait que de nombreux Isidorois n’ont appris que le tout était en marche depuis des années alors qu’ils n’ont été mis au courant que très récemment. « Nous sommes tous d’accord, on aurait dû mieux vous informer, mais les choses ont avancé très rapidement dans les deux derniers mois. […] Mais, nos résolutions sont toutes publiques. Il n’y a pas de cachette, et je peux vous assurer qu’on assume nos décisions », a prononcé M. le maire.

Pour conclure la soirée sur une bonne note, avant de proposer aux gens de Place 95 de prendre part au comité responsable du parc, M. Turgeon a indiqué que la ville analyserait la situation et que des nouvelles seront communiquées rapidement.

Pour suivre le projet, consultez la page Facebook « Parc Brochu-Châtigny » ou écrivez à parcbrochuchatigny@outlook.com. Il est aussi possible de connaître l’état d’âme des résidents via la page « Parc Brochu-Châtigny – Place 95 » sur Facebook.

 

Historique du projet:

2011-2012: Les discussions commencent pour acquérir cinq terrains afin de créer un parc régional.

Octobre 2012: Début des procédures pour l’expropriation de trois lots.

Octobre 2014: Achat de deux lots à l’entreprise Transport St-Isidore pour 1 $.

Février 2015: Présentation du Plan de développement, information et consultation.

Avril 2015: Étude de caractérisation (plantes, faunes…).

Mai: Grand nettoyage du site par une trentaine de bénévoles.

Juillet 2015: Les experts de la ville rencontrent le ministère de l’Environnement (MDDELCC).

Été 2016: Réalisation du stationnement, balisement, table à pique-nique…

Novembre 2016: Entente hors cour (80 000 $) pour l’expropriation des trois terrains.

Février 2017: Demande de certificat d’autorisation au MDDELCC pour exécuter les travaux.

Mai 2017: Obtention du certificat d’autorisation.

Aujourd’hui: La ville est prête à lancer les travaux.