Saint-Joseph: le restaurant Capri sur pause

AFFAIRES. Le propriétaire du restaurant Capri à Saint-Joseph se voit forcé de fermer temporairement son établissement à compter de ce lundi 20 juin, en raison de la difficulté à recruter du personnel en mesure d’assurer les heures d’opération.

« Mon personnel ne pouvait pas tenir ainsi pour l’été. J’ai quatre cuisiniers au Capri et cette semaine, c’est la fermeture et les gens voulaient venir avant que ça ferme. Mes quatre cuisiniers font toutes les heures. Ils sont fatigués, c’est normal. Au service, je n’ai jamais eu de difficultés, mais pour l’été j’avais plusieurs départs », explique Martin Giguère, propriétaire du restaurant depuis près de 9 ans.

Ce dernier a annoncé la nouvelle via les réseaux sociaux lundi dernier. Il précise toutefois que cette fermeture est temporaire et non définitive. Il est d’ailleurs déjà à la recherche d’une équipe de travail intéressée à prendre le relais des opérations. Depuis son annonce de lundi dernier, il avoue avoir reçu quelques réactions, mais rien pour maintenir les opérations à court terme. « J’ai fait des offres à trois personnes qui avaient démontré leur intérêt, sauf que leurs demandes sont faramineuses. Il y a des ratios à suivre dans l’industrie. »

Rentabilité en péril

Martin Giguère l’observe depuis un certain temps, les deux ans de pandémie ont placé un doute sur la fiabilité du métier. « Dans mes restaurants, j’en ai une quinzaine qui se sont orientés vers autre chose. Les gens ont besoin de vivre et veulent travailler, mais un doute persiste encore sur l’avenir et plusieurs ont vu autre chose entretemps. C’est moins attrayant d’en faire un métier à vie. Avant, on voyait des serveurs de métier. En restauration aujourd’hui, c’est un emploi de passage ou un surplus. »

En plus de difficultés de recrutement, il anticipe les contrecoups de l’inflation à court terme et se demande aussi quel sera le potentiel de rentabilité des restaurants à l’automne. « Des gens nous l’ont dit. Ils viendront moins souvent, ils viennent déjà moins souvent. L’inflation va modifier des habitudes. À Québec, des restaurateurs ferment le dimanche et le lundi pour donner un week-end à leurs employés. Les dimanches sont une grosse journée de revenus dans les restaurants et les propriétaires sacrifient cela pour le bien-être de leurs employés. Le loyer ne baisse pas et les revenus sont moins importants. La suite est facile à prédire.

Il s’attend à de nombreuses fermetures dans l’industrie et préfère prendre un pas de recul quant à l’avenir de son restaurant de Saint-Joseph. » J’ai le Rock Café à Beauceville qui est un restaurant saisonnier. Le Capri est un restaurant d’hiver généralement, car je n’ai pas de terrasse. Est-ce que je pourrais prendre de ces employés pour les amener au Capri en septembre ? C’est à voir. Il faudra que je considère plein de facteurs, dont la rentabilité. Nous étions dus pour remonter le menu. On vent de la pizza et le fromage à exploser. Les fruits de mer, c’est exponentiel. Un pétoncle que je mets dans l’assiette me coûtait 35 cents il y a huit ans et aujourd’hui, c’est 1,65 $. Il y a une réévaluation de tout ça à faire. «