Réouverture prochaine du Resto chez Méo

COMMUNAUTÉ. Fermé depuis mars 2022, le Resto chez Méo à Saint-Séverin pourra bientôt rouvrir ses portes, la municipalité ayant trouvé des gestionnaires prêts à s’en occuper.

Antoine Boisjoli et Diane Mercier demeuraient à Sorel-Tracy avant de s’établir à Saint-Séverin il y a quelques mois. Cette dernière était gérante d’un Tim Horton à cet endroit avant de déménager à Saint-Séverin. Elle sera responsable du service et de la gestion, en complicité avec sa mère qui assurera la comptabilité au départ. Antoine Boisjoli aura la responsabilité de la cuisine. « J’ai travaillé dans la restauration pendant trois ans et avec ma mère, j’étais toujours près de ma mère quand elle cuisinait pour l’aider et observer. J’ai toujours aimé ça », explique-t-il.

Mère de cinq enfants, Mme Mercier et son conjoint cherchaient un endroit où s’établir et où la campagne, la tranquillité, les montagnes et autres leur assureraient un certain confort. À la recherche d’un emploi, le défi du restaurant est presque tombé du ciel. « On cherchait un coin tranquille et nous avons toujours aimé la Beauce. Quand nous avons vu une maison avec sept chambres à louer, on a choisi de bouger. Ce n’est qu’après qu’on a su pour le restaurant, alors on dirait que tout s’enchaine pour que ça fonctionne », raconte-t-elle.

Les deux avaient un travail avant de choisir de se lancer dans l’aventure. « J’ai hésité un peu, car on vient d’arriver dans le coin. Après avoir eu un entretien avec la municipalité, on y a pensé plus sérieusement. On voulait aussi prendre un peu de temps pour s’installer, avec cinq enfants, ça demande une certaine organisation. »

L’ensemble de l’œuvre

Visiblement satisfait de ce dénouement, le maire de la localité, René Leduc précise que le bâtiment demeure toutefois propriété de la municipalité. « On leur prête le local et eux s’assurent de le faire fonctionner. Si des équipements ont besoin d’entretien, c’est à notre charge ».

« Ils repartent en grande partie avec la formule gagnante qui avait été établie avec le temps. Ils pourront aussi ajouter leur couleur », ajoute Marie-Pier Cloutier, conseillère municipale et responsable du dossier du restaurant au sein du conseil. Elle occupe depuis quelques semaines aussi la présidence de la Société récréotouristique de Saint-Séverin (SORETOSS).

L’endroit sera ouvert du jeudi au dimanche dès le 21 janvier prochain. « On voulait changer certaines choses, mais en parlant avec les gens du village et d’autour, on entendait parler des fameux hamburgers, alors c’est un incontournable, mais on a aussi quelques idées. La seule nervosité que j’ai, c’est que je ne connais pas encore les gens du coin, les fournisseurs et les partenaires potentiels. Les gens vont nous faire des suggestions et on va apprendre à connaitre les clients, tout comme ce qui leur plait », ajoute Mme Mercier.

En plus du fonctionnement du restaurant, Diane et Antoine s’impliqueront à coup sûr dans l’animation du parc municipal, adjacent au restaurant. La municipalité entend les supporter dans cette optique, indique le maire Leduc. « La municipalité avait prévu une dépense de 20 000 $ pour l’organisation des fêtes du 150e l’été dernier. Comme l’événement s’est autofinancé, le comité nous a retourné l’argent. Ça pourrait servir à cela », indique le maire Leduc.

Marie-Pier Cloutier ajoute que la somme pourrait surtout servir de fonds pour les loisirs dans la localité. « Antoine et Diane semblent vouloir s’investir et comme il n’y a plus de comité-loisirs à Saint-Séverin, alors ils pourront créer des événements autour du restaurant et du parc », soutient-elle.

Le récréotouristique

Le maire Leduc réitère l’importance du restaurant dans sa localité, non seulement parce que c’est le dernier commerce de proximité du village, mais aussi parce qu’il permet à des jeunes d’y travailler. « Ça a été une école pour plusieurs. Combien de jeunes sont passés ici, c’est difficile à chiffrer. »

Il ajoute que la première année de son conseil municipal a été difficile pour cette raison, la localité ayant dû à la fois composer avec la fermeture du restaurant et le décès du propriétaire du Domaine à l’Héritage, Benoit Lachance, principal attrait touristique de sa localité. « Vous pouvez vous imaginer à quel point ça a été difficile. Notre église ne peut rouvrir, car on doit faire des travaux. Heureusement que nous avons eu le 150e et le retour du Festifilm, dont la nouvelle formule est intéressante. »

Marie-Pier Cloutier ajoute que la municipalité souhaitait la réouverture du restaurant, mais n’a pas voulu précipiter les choses. « Nous avons été prudents. Nous avions de très bons employés, mais plus de leader. Nous avons reçu plusieurs candidatures, mais souhaitions des gens d’expérience. On cherchait un bon jumelage et les bonnes personnes, même si nous sentions une pression des résidents. »

Pour le maire René Leduc, le dossier du restaurant avait son importance pour le côté récréotouristique de sa localité. Il espère maintenant voir celui du Domaine à l’Héritage progresser. « On n’a pas de nouvelles, malheureusement, aucun contact avec la succession, aucune relation. C’est dommage, car tout l’effort que M. Lachance a mis à développer cet endroit-là, autour de Saint-Séverin et de ses racines à lui, c’est comme si ce n’était pas important pour les gens à qui il a confié ses biens. C’est un peu triste et difficile à comprendre. »