Michel Vachon a tatoué Haïti sur son coeur

Depuis 2011, Michel Vachon de Saint-Séverin a mis Haïti à son agenda annuel quatre fois. Il s’y rend pour donner son temps, son énergie, des biens et des dons à une petite communauté pauvre du nord du pays.

La Pointe des Palmistes, c’est ainsi que s’appelle l’endroit où, associé à un groupe de quelques autres bénévoles, il s’implique pendant trois ou quatre semaines pour soulager un peu la misère.

«C’est un bel endroit malgré tout », lance Michel. Beau parce que la localité d’environ 10 000 habitants se situe en bordure de mer et que les montagnes l’enserrent. Mais ça s’arrête à peu près là. Parce que les gens qui y vivent sont pauvres. À La Pointe des Palmistes, on côtoie la désolation au quotidien.

Cette année, en février, Michel et son groupe ont peinturé, peinturé, peinturé. Ils ont retapé des bâtiments qui forment le centre médical de la communauté.

Beaucoup de gratitude

Au-delà de cet ouvrage principal, il arrivait aussi que Michel et ses compagnons de voyage rendent de petits services. Comme à cette dame dont le toit fuyait. «C’était complètement rouillé et nous avons calfeutré comme nous avons pu. Pour nous remercier, elle nous a donné son dîner et on ne pouvait le refuser.»

Pourtant, avoue Michel, il est certain que ce repas n’était pas superflu pour la donatrice. «Cela me tire à terre de voir tant de gratitude.»

Soulager la faim

Grâce à des dons en argent qui leur sont remis, les membres du groupe peuvent poser d’autres actions. L’hiver dernier, ils ont ainsi distribué 48 sacs de riz d’un kilo chacun.

Avec l’appui d’un guide, ils ont visité des familles vivant en bordure de mer. Ce sont les plus pauvres car contrairement à celles qui demeurent en montagne, ces Haïtiens n’ont pas de lopin de terre pour cultiver. «C’est à ce point qu’on est même tombé sur une famille dont les enfants n’avaient pas mangé depuis deux jours », lance Michel.

Dans le même secteur, un papa a fondu en larmes parce qu’il n’avait plus d’argent pour envoyer ses enfants à l’école. En plus, sa maison risque, à brève échéance, d’être emportée par l’eau.

Donner

«On est heureux, mais on souffre.» C’est ce que disent les Haïtiens aux Québécois. Au fil de ses séjours, Michel a constaté qu’il y a eu des améliorations dans la capitale, Port-au-Prince. «Ailleurs, la situation a empiré. »

Apporter des vêtements pour les jeunes enfants qui, souvent, ne portent qu’un t-shirt, c’est bien important. Lors de son prochain voyage, Michel remplira toutefois ses valises de fringues pour les adolescentes. Elles en ont un grand besoin. Quant aux dons monétaires de la population, ils sont les bienvenus.

Un vœu qui devient réalité

Michel relate qu’il avait été sensibilisé à Haïti en 2010. Un mois après le tremblement de terre, il se trouvait en vacances en République dominicaine. Un employé de l’hôtel où il séjournait lui avait raconté que ses parents étaient morts à la suite du séisme, mais qu’il ne pouvait aller chercher son petit frère. Michel l’avait aidé.

Du même souffle, il avait lancé qu’il aimerait bien, à un certain moment, aider son peuple. Le hasard a voulu qu’il soit mis en contact avec un homme d’origine haïtienne qui orchestrait des séjours d’aide humanitaire dans son pays.