Les Métis de la Beauce s’activent

ANCÊTRES.  Les 225 membres beaucerons de la Nation métisse du Soleil Levant reprennent leur activité après une période de dormance.

Daniel Lavoie n’a pas l’air, aux premiers abords, d’un autochtone. Il a le teint mat, vit dans une grande maison sur la route Saint-Martin à Sainte-Marie et suit un mode de vie typique d’un campagnard. «Je ne chasse pas. Je n’irai pas demain matin demander des droits de chasse ancestraux alors que je ne les exerce pas», s’exclame-t-il pour illustrer son propos.

Malgré les apparences, il n’y a rien de plus convaincant qu’un test d’ADN et un arbre généalogique pour appuyer les prétentions de Daniel Lavoie sur ses origines métisses. En observant son arbre généalogique, des espaces vides apparaissent dès qu’on se rend au-delà de ses arrière-grands-parents.

Ces espaces vides peuvent signifier plusieurs choses. Les registres paroissiaux ont été perdus. Les noms se retrouvent dans une autre base de données ou ils n’ont tout simplement pas été compilés. Plusieurs explications existent.

«L’espace vide peut aussi dire qu’un curé a donné à mes arrière-grands-parents autochtones un nom chrétien lors du baptême ou du mariage», raconte Daniel Lavoie. Il devient impossible de retracer les parents de ces autochtones convertis parce qu’ils sont les premiers de leurs lignées.
Avec un test de l’ADN mitochondrial au coût de 250$ au National Geographic, il aura la confirmation sur ses origines.

Le résident de Sainte-Marie tente de faire revivre l’intérêt pour l’identité autochtone auprès des personnes qui se reconnaissent comme métis et qui s’interrogent sur leurs origines. Il est administrateur du clan Wôtegwa, oie blanche en langue algonquine, qui regroupe tous les métis de la région du Bas-Saint-Laurent jusqu’en Estrie. Environ 50 personnes de la bande de la Beauce (une section de Wôbtegwa) se sont réunies le 8 avril pour échanger et organiser des activités

Réconciliation

«C’était la loi du silence. Personne ne pouvait aborder le sujet de nos origines autochtones dans la famille, même pas à mon père», raconte Daniel Lavoie avec désarroi. Longtemps a-t-on considéré que le fait de s’identifier autochtone ne pouvait que résulter en une issue négative. Les pensionnats, la peur du rejet et plusieurs autres craintes ont mis un terme à la transmission de la culture. La Nation métisse du Soleil Levant, dont fait partie W8tegwa, tente de faire avancer la cause des métis du Québec de diverses façons. Ils lancent des batailles juridiques, organisent des activités et exercent une représentation auprès des autres communautés autochtones, afin d’être acceptés parmi eux.

Une décision judiciaire importante est attendue le 18 mai. La cause Parent aura pour conséquence de déterminer qui, de l’État ou des métis, devra payer la facture des frais judiciaires lorsque des causes sont entendues.

Un pow-wow est aussi organisé cet été à Montmagny.