Les CLSC, là pour rester?

Il est vrai que la réglementation quant aux Groupes de médecine familiale (GMF) changera à compter du 1er octobre. Toutefois, la crainte de voir les CLSC disparaître n’est absolument pas fondée, selon Dre Annie Tremblay, directrice adjointe des services professionnels au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Chaudière-Appalaches.

En quelques mots, ce qui se produira le 1er octobre (et qui est attendu depuis le mois d’avril) est en fait un changement dans l’encadrement des GMF. Exigé par le ministère de la Santé et des Services sociaux, ledit encadrement vise à améliorer le service pour les patients vulnérables qui ont besoin d’une aide à court terme.

« On change l’approche pour mieux répondre à ses besoins. C’est un gros changement pour les médecins, parce qu’avant, on référait les patients au CLSC, où ils devaient recommencer leur histoire et ils n’obtenaient parfois pas de rendez-vous avant un an. Maintenant, tout sera au même endroit. Il y aura un partage plus efficient des dossiers », a-t-elle présenté.

Qui plus est, Dre Tremblay a assuré que se poursuivra une grande collaboration entre les GMF avec les CLSC, surtout en ce qui concerne les patients qui ont besoin d’un suivi à plus long terme, tels que les toxicomanes ou les personnes déficientes par exemple. « Des professionnels, il va en rester dans les CLSC », a-t-elle appuyé.

Mais…

Néanmoins, Annie Tremblay n’est pas sans savoir que le Québec vit actuellement une période d’incertitudes. « Ce n’est pas facile de changer une façon de faire cristallisée depuis longtemps », dit-elle, en soulignant que le changement fait peur également du côté des médecins.

Il faut mentionner que le 20 juin dernier, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) avait lancé une campagne sous le thème «Vider mon CLSC c’est me priver de soins ».

« Par cette directive, des employés du réseau public, toujours payés par le public, seront mis à la disposition des GMF, qui sont des entreprises privées. Le ministre [Gaétan Barrette?] utilise donc des fonds publics pour financer des établissements privés! », avait dénoncé Karine Cabana, conseillère syndicale au SCFP.

Conséquemment, on craint que vider les CLSC vers les GMF vienne réduire les services universels offerts par le réseau public, et contribuer de ce fait à la réduction générale de l’accessibilité des soins.

« Le gouvernement et le réseau public prennent leurs distances et se déresponsabilisent en douce. C’est une pente savonneuse vers la privatisation », redoute Marco Lutfy, président de la section locale 4713 du SCFP au CSSS Lucille-Teasdale.

Pour signer la pétition du SCFP, visitez le http://clsclavie.ca.